Les répercussions de l’interdiction depuis le 20 juillet dernier par l’Inde des exportations de riz blanc non basmati ne se sont pas fait attendre sur les prix.
Le marché a en effet vite réagi à cette mesure prise par l’Inde (le premier de riz, représentant environ 40% du commerce mondial) pour tenter de freiner la hausse des prix sur ton territoire (plus de 30% depuis octobre dernier), et ce, d’autant que les prix mondiaux du riz n’ont cessé d’augmenter depuis le début de l’année 2022 et que les approvisionnements sont sous pression sachant que la nouvelle récolte n’arrivera sur les marchés que dans trois mois environ.
La dernière note de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), publiée ce 4 août, le montre clairement. En juillet, l’Indice FAO des prix de tous les types de riz a grimpé de 2,8% en un mois et de 19,7% en un an. Il a ainsi atteint son plus haut niveau nominal depuis septembre 2011, c’est à dire depuis douze ans. La décision de l’Inde a donc fini par amplifier la pression haussière déjà exercée sur les prix du fait du resserrement saisonnier de l’offre et des achats de l’Asie.
Cette pression à la hausse sur les prix du riz «soulève des préoccupations importantes quant à la sécurité alimentaire d’une grande partie de la population mondiale, notamment des personnes les plus démunies et de celles qui consacrent une part importante de leurs revenus à l’achat de denrées alimentaires», a averti la FAO dans ce cadre. Et d’ajouter que que les restrictions à l’exportation pouvaient avoir des incidences négatives sur la production, la consommation et les prix au-delà de leurs délais d’application.
Ce qui risque également d’aggraver l’inflation élevée des prix alimentaires sur les marchés intérieurs de nombreux pays. Et c’est le cas justement en Algérie. N’étant pas pourtant grands consommateurs de riz comparativement aux populations d’autres pays africains, les Algériens ont déjà constaté une hausse vertigineuse des prix du riz sur le marché. Cédé il y a à peine deux mois entre 150 et 190 DA le kilogramme (DA/ kg) en fonction de la marque et de l’emballage, le prix du riz étuvé (non concerné par l’interdiction pourtant) est passé cette semaine à plus 300 DA/ kg, soit pratiquement du simple au double alors que l’interdiction des exportations indiennes n’a pas encore bouclé un mois. Elle est en vigueur depuis à peine quinze jours.
Mais les commerçants ont vite fait de répercuter sur les prix au grand dam des consommateurs déjà laminés par l’augmentation des prix des agricoles (légumes et fruits) et des légumes secs, à l’image des lentilles et des pois chiches vendus respectivement 400 et 450 Da/kg (plus dans certains cas).
Pour rappel, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) est chargé exclusivement depuis le début de l’année de l’importation des légumes secs et du riz. Cette exclusivité avait en effet fait l’objet d’une note émise en février dernier par l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef). Il reste à savoir comment va réagir l’OAIC face à cette nouvelle flambée des prix sur le marché international pour sécuriser les approvisionnements.