Le géant français TotalEnergies a annoncé s’être accordé avec son partenaire russe Novatek pour lui céder sa participation de 49% dans la société Terneftegaz, qui exploite le champ gazier de Termokarstovoïe, en Russie. Il s’agit du champ gazier mis en cause par le journal français Le Monde, qui se fonde sur plusieurs documents et une enquête de l’ONG Global Witness.
Ce champ gazier russe y est accusé d’avoir fourni du condensat de gaz à une raffinerie russe, qui en a fait du kérosène, lequel aurait ensuite été expédié pour alimenter des avions russes engagés dans le conflit en Ukraine. TotalEnergies a démenti la destination de ces combustibles, indiquant aussi que les démarches pour céder cette coentreprise avaient commencé il y a plusieurs semaines. TotalEnergies s’est accordé le 18 juillet avec Novatek (qu’il détient par ailleurs à 19,4%, ndlr) pour lui céder sa participation de 49% dans Terneftegaz, et ce, «dans des conditions économiques permettant à TotalEnergies de recouvrer les montants investis dans ce champ», indique le communiqué publié vendredi, qui ne donne pas de chiffres. Novatek a confirmé qu’il détenait désormais 100% de ce champ.
Les autorités russes ont été saisies le 8 août d’une demande d’autorisation de cette transaction, elles ont donné leur accord le 25 août, TotalEnergies et Novatek ont ainsi signé vendredi l’accord définitif de vente. Le géant pétrolier ajoute que cette cession relève de ses «principes d’action» fixés dès mars pour ses activités en lien avec la Russie. TotalEnergies est sous pression depuis que Le Monde a publié mercredi son enquête, sur la base de documents et d’investigations menées par l’ONG Global Witness, accusant le gaz de Termokarstovoïe d’avoir pu servir à alimenter les avions de guerre russes engagés en Ukraine. Vendredi matin, le groupe a publié des éléments venus de Novatek assurant que ce combustible n’est en aucun cas destiné à cette fin. «Tous les condensats instables produits par nos filiales et sociétés liées à Novatek sont traités dans notre usine de stabilisation de condensats de Purovsky», avant d’être «livrés au complexe industriel de Ust-Luga, dans la région de Leningrad, qui fabrique des produits, dont du kérosène exclusivement exporté hors de Russie», assurait Novatek dans ce communiqué publié par TotalEnergies. «Non, TotalEnergies ne produit pas de kérosène pour l’armée russe», avait résumé le groupe français.