Hydrocarbures en 2023 : L’Algérie a capté l’essentiel de la hausse des importations européennes

22/04/2024 mis à jour: 05:57
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L’Algérie et l’Arabie Saoudite ont capté l’essentiel de la hausse des importations européenn

La part des pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) dans les importations d’hydrocarbures de l’Union européenne (UE) est passée de 2,3% au premier trimestre de 2022 à 5,8% au quatrième trimestre de 2023. L’Algérie et l’Arabie Saoudite ont capté l’essentiel de cette hausse, selon le Fonds monétaire international (FMI).

 L’Algérie a ainsi tiré profit de la reconfiguration des échanges. Une reconfiguration «particulièrement visible chez les pays exportateurs de pétrole et dans les exportations d’hydrocarbures, en raison de la réorientation, vers la région, d’une partie de la demande de pétrole et de gaz de l’UE auparavant couverte par la Russie», précise le rapport qui dresse également les perspectives de croissance. 

Ainsi, dans les pays exportateurs de pétrole non membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où figure l’Algérie, les projections de croissance du FMI pour 2024 sont de 3,3%, soit 0,3% de plus que les prévisions d’octobre 2023. 

Le Fonds explique cet ajustement par «une production de pétrole supérieure aux prévisions en République islamique d’Iran et en Libye et à une augmentation des dépenses publiques en Algérie». Mais cette croissance devrait ralentir, selon la même source. «La croissance relativement stable en 2024-25 dans les pays exportateurs de pétrole qui n’appartiennent pas au CCG devrait progressivement ralentir à 2,3% à moyen terme, principalement en Iran et en Libye.» Et ce, en raison du fléchissement de la production des hydrocarbures dans ces deux pays. 
 

Excédent budgétaire en baisse

L’excédent budgétaire global devrait, par ailleurs, diminuer dans les pays du CCG qui s’appuient sur les finances publiques pour diversifier leur économie (Emirats arabes unis, Koweït, Qatar), en raison de la baisse des prix des hydrocarbures. Autre indicateur : après 2024, le déficit budgétaire hors hydrocarbures, exprimé en pourcentage du PIB hors hydrocarbures, devrait s’améliorer dans l’ensemble des pays exportateurs de pétrole de la région. En parallèle, le tassement de la production de pétrole et des prix des hydrocarbures devrait entraîner une dégradation durable des positions extérieures à moyen terme, selon les prévisions du FMI. A noter par ailleurs que l’inflation devrait continuer de reculer en 2024 et en 2025 dans tous les pays exportateurs de pétrole. 

Elle devrait, toutefois, rester élevée dans certains pays du fait de la vigueur de la demande intérieure, portée par des politiques expansionnistes dans un contexte marqué par «la vitalité des recettes pétrolières (Iran) et la cherté des produits alimentaires (Algérie)». 

En effet, selon le FMI, l’inflation demeure toujours élevée dans certains pays. Cette situation tient à des facteurs variés. Le Fonds cite les importations de denrées alimentaires insuffisantes, les politiques budgétaire et monétaire accommodantes en Algérie, les pénuries de devises en Egypte, la dépréciation du taux de change ainsi que l’orientation accommodante des politiques monétaire et budgétaire en Iran.

 Ainsi, dans l’ensemble, l’inflation devrait refluer à 10,7% en 2024, puis décélérer progressivement pour atteindre 7,5% à moyen terme.

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