Hôtellerie : Les unités confisquées transférées au GHTT

10/08/2024 mis à jour: 00:56
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Mokhtar Didouche, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, et Ammar Guellati, PDG du Groupe

Plusieurs actifs et biens confisqués dans le cadre de la lutte contre la corruption ont été transférés au Groupe public Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (GHTT) suite aux conclusions de la dernière session de la réunion du Conseil des participations de l’Etat (CPE). 

Dans ce contexte, Mokhtar Didouche, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a tenu jeudi dernier une séance de travail au siège du ministère avec Ammar Guellati, PDG du Groupe. 

Selon un communiqué de presse du ministère du Tourisme, il a donné des instructions en vue d'«accélérer la prise des mesures nécessaires à l’effet de relancer l’activité des unités hôtelières récupérées comme biens confisqués en vertu de jugements définitifs de la justice et d’achever les travaux des projets d’établissements hôteliers en cours de réalisation». 

Selon la même source, il s’agit de «deux hôtels situés à Alger, lesquels ont été intégrés à l’Entreprise de gestion hôtelière (EGH) El Djazair, et deux autres hôtels et un complexe touristique (Bungalows) à Azzefoun et Azazga (Tizi Ouzou), intégrés à l’ETK Tizi Ouzou, en sus d’un projet hôtelier au niveau de la wilaya de Ouargla, intégré à l’EGT Ghardaïa». Ainsi le portefeuille de ce groupe va être étoffé par de nouvelles unités. 

Pour rappel, le groupe HTT avait jusque-là 17 filiales et 73 unités (balnéaires, climatiques, urbains, thermales). Il représente 28% du parc étoilé, 45% des unités thermales et 67% des unités de thalassothérapie et de remise en forme. 
Le Groupe HTT s’efforce de promouvoir le tourisme domestique en créant des packages et des offres spéciales pour encourager les Algériens à découvrir les richesses de leur pays. La feuille de route, confiée par les pouvoirs publics, consiste à conquérir de nouvelles parts de marché et identifier les opportunités de croissance.  

Lors de la nomination du PDG du Groupe HTT en décembre 2023, le ministre du Tourisme avait été très clair en énumérant les priorités : «Parachever le programme tracé par les autorités publiques pour la réhabilitation et la modernisation des unités hôtelières pour qu’elles soient au diapason des normes internationales» et «lancement des travaux des unités restantes pour leur livraison dans les plus brefs délais». Si depuis le début de l’année, on assiste à une offensive majeure du groupe public pour rendre exploitable l’ensemble de son parc hôtelier, il y a encore des réglages à faire et une marge de progression.


Opportunité de croissance

Il doit faire preuve de plus d’adaptation et de réactivité pour se différencier dans un secteur concurrentiel et en constante évolution, où les privés grignotent chaque année davantage de parts de marché, dont certains en s’appuyant stratégiquement sur des partenariats avec des groupes étrangers de renommée internationale (InterContinental Hotels Group/IHG avec Holiday Inn et Accor group avec Mercure Alger, Palais des congrès de Aïn Benian), par exemple, offrant des produits cohérents et homogènes et touchant une clientèle différenciée mais ciblée. 


Après avoir défini la stratégie à mettre en place, les pouvoirs publics semblent passer à une autre étape : aller davantage dans le sens de son suivi et son évaluation, surtout de sa mise en œuvre. Une évaluation qui ne doit pas être faite uniquement sur des documents et des chiffres mais surtout sur le terrain. Le HTT surfe actuellement sur la vague de l’été avec ses 12 hôtels balnéaires et ces 3 centres touristiques grâce à sa politique tarifaire mais surtout aux œuvres sociales des entreprises étatiques (Sonatrach, Sonelgaz) et privées (téléphonie). Elles se révèlent être une véritable poule aux œufs d’or, surtout durant la saison estivale. 

En effet, de nombreuses entreprises algériennes, publiques et privées, organisent des séjours de vacances pour leurs employés et leurs familles dans le cadre de leurs programmes d’œuvres sociales. Ces initiatives permettent aux salariés de bénéficier de vacances «négociées», tout en apportant une clientèle stable et régulière aux établissements hôteliers. Pour ses hôtels, ces contrats représentent une source de revenus garantie. Reste à résoudre l’équation de la saisonnalité, c’est-à-dire générer du profit tout au long de l’année, et cela passe par la communication, le marketing et une plus grande visibilité. 

 

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