Hommage : Le témoignage du professeur Saïd Chibane sur Bachir Yelles

25/08/2022 mis à jour: 12:45
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Photo : D. R.

Je garde un souvenir vivace et impérissable du regretté artiste peintre Bachir Yelles, qui vient de nous quitter. Nous étions étudiants et le hasard a voulu nous réunir en 1947 à l’Opéra d’Alger, où j’ai joué dans une pièce de théâtre d’un célébré auteur de Baghdad..

J’avais 22 ans, Yelles était chargé des décors, alors que la mise en scène était l’œuvre du grand dramaturge Mohamed Ferrah qu’Allah ait son âme. J’étais un féru des planches. Ce jour-là, j’ai campé le rôle d’un patriote irakien qui devait éliminer un renégat et un traître. J’étais militant du PPA/MTLD et membre de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord (AEMAN), sous l’égide duquel s’est déroulé cet événement.

C’est à cette occasion, avec mes camarades de la troupe théâtrale de cette Association, que j’ai pu connaître et mieux apprécier la personnalité de Bachir Yelles, artiste en formation, qui laissait entrevoir déjà son talent naissant, imprégné de belles valeurs et très exigeant, vis-à-vis de lui-même et de son travail.

D’ailleurs, c’est lui qui avait réalisé le portrait de l’Emir Abdelkader, vendu aux enchères américaines, au profit des œuvres de l’Association. Les gens du théâtre savent que la qualité du décor impacte grandement le succès d’une production théâtrale. Et dans le cas que je cite, Bachir y a grandement contribué.

Je voulais modestement ajouter ce témoignage à l’article qu’EI Watan a consacré à l’illustre artiste et mettre en relief une de ses facettes méconnues. S. C.

Professeur en médecine et ancien ministre

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