On ne le présente plus, théâtre, cinéma, musique, one man show ou plutôt two men show de ses premières tournées avec Folies berbères en compagnie de son frère, Hichem Mesbah est partout, comédies, drames, films et séries, animateur et homme de télévision, il reste extrêmement simple, sa longue carrière parlant pour lui.
- Vous arrivez à passer d’un rôle purement dramatique à un rôle purement comique. C’est difficile ?
C’est obligatoire. On dépend des œuvres, celles qu’on aime on les interprète. On rend service à l’auteur, suis-je fidèle à l’œuvre ou pas, c’est la seule question qui doit se poser. Mais basculer d’un rôle dramatique à comique, c’est technique, quand on fait l’école d’arts dramatiques, on t’apprend que c’est technique et non spirituel.
Tu peux t’inspirer de ta propre spiritualité bien sûr mais il faut apprendre le texte et apprendre à le jouer, avec son âme mais le plus fidèlement possible. Et même l’âme ça se travaille avec l’œuvre, je donne 2% d’âme, ou 6%, le metteur en scène ou le réalisateur me dit non, mets 4%, c’est comme ça qu’on monte une œuvre.
- Un technicien de l’art, c’est ce que vous êtes ?
Je suis un exécutant de l’art, je suis un actant. Au théâtre, c’est par exemple à la 20e représentation qu’on commence à jauger puis donner le ton et la différence et on introduit quelques variantes.
Comme Azzedine Medjoubi, il rode pendant deux ans sa pièce Hafila tassir et ensuite à chaque représentation il se met à changer pour ne pas se lasser d’abord, mais surtout pour moduler sa motivation à chaque soirée en appuyant par exemple sur Chérif Zawali, ce qui donne un autre spectacle, qui s’axe sur tel ou tel aspect. Là aussi c’est technique.
- Alors, comédie ou drame ?
J’adore le drame, et c’est peut-être ma formation bolchévique, Tolstoï, Stanislavsky, Tchékov, où même dans la mort, dans le conflit, quand je t’aime et je te tue, ce sont des rhapsodies.