«Hayii Yafriz », un projet qui vise à reconsidérer les déchets comme ressource économique à valoriser, a reçu, lors du Forum National des Clubs Verts organisé par la wilaya de Boumerdès, le second prix national du meilleur projet environnemental.
Il s’agit, selon Chaima Hedjaz, responsable du projet , d’un projet associatif de l’association directeurs gestionnaires et encadreurs des activité éducatifs et de formation des jeunes, en partenariat avec l’université Salah Boubni de Constantine 03 et la direction de l’environnement de la wilaya de Constantine et a pour objectif la contribution au développement économique local en dynamisant l’économie circulaire urbaine dans la commune d’El Khroub, et ce, à travers le développement de la pratique du tri sélectif des déchets recyclables à la source et d’apporter un changement sur les habitudes des habitants de ladite commune.
L’équipe du projet est composée par des jeunes diplômés dans le domaine de la gestion et le recyclage des déchets. Et pour assurer une démarche participative et inclusive de management, un comité de pilotage a été créé.
Celui-ci est composé de représentant de la direction de l’environnement, représentant de l’EPIC EPCA, EPIC EGUVEM, un membre de Conceil Consultatif d’El-Khroub, un représentant de l’université de Constantine 03, un représentant de chaque comité de quartier, une association écologique, un représentant de l’APC, et le chef de projet et son équipe.
«Le projet, financé dans le cadre du programme capdel, un programme de renforcement des capacités des acteurs locaux et de la démocratie participative, dans son 2e appel à projet associatif dans les 8 communes pilotes, vise les déchets métalliques, papier et carton et les plastiques dans sa première phase», poursuit Chaima Hedjaz.
«Hayi Yafriz » est donc un projet vert qui s’inscrit dans la thématique de la protection de l’environnement et le développement durable traitant de manière particulière les impacts environnementaux et économiques des déchets ménagers.
Selon Mme Chaima Hedjaz, la compagne de caractérisation des DMA qui concernent la wilaya de Constantine, effectuée en 2018, par l’Agence Nationale des Déchets, a montré que les déchets collectés sont valorisables.
«Riches en matières recyclables (plastique, papier et carton, verre, métaux et textile, qui représentent ensemble environ 31,24%), ces derniers sont, malheureusement, sous-exploitée car ils sont collectés de façon mélangée, ce qui rend la récupération difficile, voire impossible pour certains matériaux», affirme-elle.
C’est pourquoi, elle explique que la collecte sélective des déchets recyclables à la source, grâce au tri sélectif effectué par les ménages, aura certainement un impact positif sur toute la chaîne de gestion, générera des emplois, augmentera les ressources financières et améliorera le cadre de vie.
«Le projet de tri sélectif est un créneau indispensable pour encourager le recyclage et améliorer la qualité des déchets récupérés. Il joue également son rôle dans la chaîne d’activité des récupérateurs en leur fournissant des quantités régulières des matières recyclables», ajoute-elle.
Et pour s’assurer du bon déroulement des opérations, le projet dispose de tous les moyens nécessaires aux opérations de tri, à savoir des sacs en tissus en double compartiments, des cages métalliques pour la collecte des métaux et les plastiques et des bacs hermétiques pour la collecte du papier carton.
«Notre projet qui consiste donc à fournir une base pour une gestion des déchets plus écologique plus économique en mettant en place un système d’opération de tri sélectif sur des sites présélectionnés en visant la récupération des plastiques, le papier, le carton et les métaux», précise-t-elle.
Ce dispositif, ajoute Mme Chaima Hedjaz, est accompagné d’une action de commercialisation des déchets recyclés auprès des collecteurs de déchets locaux afin de favoriser leur introduction dans un nouveau cycle de production en instaurant une économie circulaire urbaine autour de la commune d’Elkhroub.
Cette dernière précise qu’avant la mise en place du système, la prise en charge de l’aspect social était le maillon de garantie de la rentabilité de ce projet.
«De ce fait, des campagnes de sensibilisation ont été et seront organisés et accompagnés par des mesures de motivation et des actions d’amélioration du cadre de vie.» D’ailleurs, Mme Chaima Hedjaz assure que le projet a formé 28 ambassadeurs de tri sélectif chargés de l’animation des compagnes de sensibilisation.
«Chaque quartier a bénéficié d’une compagne de sensibilisation qui s’est faite en porte à porte et nous comptons poursuivre l’opération avec des rappels a fin de toucher 80% de citoyens des quartiers pilotes», poursuit-elle. Insistant au passage sur le fait que le projet a eu impact sur le changement d’habitude des citoyens.
«Il a joué son rôle dans l’amélioration de la conscience environnementale et l’acquisition d’une éducation environnementale chez eux à travers ces compagnes de sensibilisations dispensées au profit des ménages mais aussi en milieu scolaire pour les enfants», assure-t-elle.
En termes de difficulté, Mme Chaima Hedjaz explique qu’elles concernent surtout «la non structuration du marché des déchets caractérisé par son informalité, ou la valeur de vente n’est pas contrôlé. On déplore également le nombre restreint des récupérateurs du papier et du cartons», conclut-elle.