L’allergie au pollen est la maladie allergique la plus courante de notre époque. Le rhume des foins n’est pas inoffensif et s’il n’est pas traité, il peut se transformer en asthme. C’est pourquoi la meilleure façon d’éviter ces allergies est de reconnaître les plantes mais aussi de planter des espèces connues. Explications !
Durant les trois derniers mois de cette année (février, mars, avril), 1346 grains de pollen/m3 ont été enregistrés par le capteur installé sur le toit du Centre Pierre Marie Curie (CPMC), tandis que 1736 grains de pollen/m3 ont été enregistrés par le capteur placé au niveau du CHU de Beni Messous». Ce sont les résultats du bilan trimestriel de la surveillance du pollen au niveau d’Alger, réalisé par l’Institut national de santé publique (INSP).
Si la réalisation de cette étude est si importante, c’est car l’exposition de la population aux pollens «pose un risque significatif pour la santé publique, étant donné le nombre de personnes susceptibles de développer des allergies», indiquent les auteurs du bilan. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe l’allergie au quatrième rang des maladies au niveau mondial.
D’ailleurs, une étude réalisée entre 2019 à 2021, dans une région du centre algérien, a démontré que la prévalence d’allergie était de 39,3% chez les adultes, 24,7% chez les enfants de moins de 5 ans et 19,6% chez les enfants de 5 à 16 ans. «Et une autre étude publiée en 2017, qui englobe les trois régions du pays centre, est et ouest, a montré une prévalence de sensibilisation aux pneumallergènes chez des patients présentant un asthme et/ou une rhinite au pollen de graminées (Poaceae) avec un pourcentage de 42,1%, 27,1% pour le cyprès (Cupressaceae)et 26,8% pour l’armoise», poursuit le rapport.
Par ailleurs, le rapport trimestriel a également démontré que l’allergie au pollen dépend de plusieurs facteurs comme la quantité de pollen dans l’air, la sensibilité des individus et le potentiel allergisant de chaque plante. «Le changement climatique pourrait aussi influencer la production de pollen, notamment en allongeant la saison pollinique, en modifiant la répartition spatiale et ainsi interférer sur les pollens et les pollinoses», poursuit le rapport.
La surveillance du pollen au niveau d’Alger a aussi permis de mettre la lumière sur les trois types de pollen que l’atmosphère regroupe. «Le premier, regroupant des espèces considérées comme abondantes telles que les Cupressaceae, les Pinaceae, les Urticaceae, le frêne et Corylus avellana», indique le rapport. Le second type, moins abondant tels le saule, le hêtre, le platane, le peuplier, Poaceae et le troisième très faible telles que les chénopodes, les Myrtaceae et l’orme. «La pollinisation de certaines espèces s’est faite durant les trois mois, contrairement aux autres où elle a débuté à la fin du mois d’avril.
Le pic de pollen a été retrouvé au mois de mars avec un taux de 78,5%», fait encore savoir l’étude. Celle-ci a également démontré que le site de Beni Messous a montré un indice pollinique plus élevé que celui du CPMC, avec une diversité d’espèces plus importante.
C’est pourquoi, les auteurs du bilan recommandent de limiter la plantation au centre-ville d’Alger de certaines espèces connues par un fort potentiel allergisant et d’encourager la plantation d’espèces moins allergisantes. Il faut savoir que plusieurs réseaux de surveillance de pollen sont installés dans le monde et «l’Algérie a bénéficié de la coopération belge afin de mettre en œuvre un projet de surveillance de pollen», assurent les auteurs du rapport.
En effet, des réseaux de surveillance ont été mis en place à Alger et Oran. Le système de surveillance utilise, selon le rapport, l’aéropalynologie, qui permettra de mesurer la concentration dans l’air du pollen, de quantifier et de décrire l’exposition humaine, d’évaluer l’efficacité des mesures préventives et de protection de la santé, d’informer les professionnels de la santé (allergologues), d’alerter la population concernée en cas de niveaux élevés de pollen, de diffuser des alertes polliniques et de recueillir des données pour accroître les connaissances dans ce domaine.