Le handball algérien qui n’est pas bien, a signé hier sa sixième défaite. Il traverse une situation très difficile. Il est en train d’être englouti par un tourbillon né des problèmes, différends, crises et malentendus entre différents acteurs de la petite balle. Le malaise ne s’est pas estompé et la crise s’est durablement installée, entraînant avec elle les repères qui ont fait la force et la réputation de cette discipline qui a donné tant de joies et de satisfactions lors de ses heures de gloire. Le sentiment général qui se dégage de la situation actuelle est que le handball a été déserté par les siens. Ceux qui ont construit sa gloire au prix de maints sacrifices. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de l’ancien beau fleuron de la réforme sportive. Les clubs ont périclité, les athlètes ont déserté salles et terrains d’entraînement, les ligues fonctionnent au ralenti, les entraîneurs et/ou techniciens n’arrivent plus à se retrouver dans la tourmente, la fédération est devenue la cible de convoitises et de conquêtes de sièges et fauteuils plus proches des voyages que des aires d’entraînement et de préparation. La suite est facile à deviner. La chute était fatale. Ce qui fait mal aux férus et passionnés de cette discipline, c’est, sans conteste, l’esprit de démobilisation qui s’est installé, incrusté dans la peau du handball. La thérapie proposée depuis deux décennies n’a rien donné. Bien au contraire, elle a accentué la crise et totalement divisé la grande famille de la discipline. Jadis cité comme référence, le handball a fini par rejoindre les disciplines qui comptabilisent le plus de scandales. Comment est-ce possible que le handball en soit arrivé là ? C’est un peu la faute à tous. En premier à ceux qui ont la haute main sur le pouvoir de décision, la nomination maquillée en élection de leurs affidés sur des bases fondamentalement contraires à l’intérêt du handball. Le clientélisme a fait des ravages avec des hommes bombardés à des postes alors qu’ils n’avaient pas l’envergure requise. Les dirigeants marionnettes qui ont accepté de se prêter au jeu dangereux d’occuper des fonctions alors qu’ils ne jouissaient d’aucune compétence en la matière. Les années passaient, les échecs s’accumulaient, le handball glissait inexorablement vers le fond et peu de voix courageuses se sont élevées pour dénoncer la mise à mort de la discipline. Soudain et à la faveur de compétitions continentales (Coupe d’Afrique) et mondiales (Championnat du monde), des consciences sortaient de leur léthargie pour déplorer les pâles prestations des Verts avant de sombrer rapidement dans le silence. Ce qui est extraordinaire, c’est que le handball national est presque toujours présent dans les grandes compétitions, mais avec moins de bonheur que jadis. Les handballeurs algériens se qualifient encore au Championnat du monde et au Championnat d’Afrique, sans plus… mais ne font que de la figuration. Des nations à qui le handball algérien donnait la leçon ont comblé leur grand retard et s’imposent à tous les coups contre l’Algérie. Le vent a tourné. Depuis longtemps. Depuis que les responsables du sport algérien et du handball ont tourné le dos au travail sérieux et aux compétences. Pourtant, il suffit de peu de choses pour que la situation se rétablisse et que le handball retrouve, rapidement, ses lettres de noblesse. Cela passe nécessairement par le recours aux compétences. Ce que vit le handball n’est pas une fatalité. Les beaux jours peuvent revenir à une condition express. Faire une révolution dans tous les aspects du quotidien de la discipline. L’équation est simple. Réagir ou mourir.