Hamid Amami. Chef du groupe Foursène Maghnia : «Une musique qui s’enrichit ne meurt pas !»

23/07/2023 mis à jour: 04:30
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Foursène Maghnia est l’un des vieux groupes musicaux nationaux qui continue de perpétuer les traditions musicales algériennes avec une touche personnelle. Hamid Amami, musicien et interprète, nous en parle humblement et avec sincérité.
 

 

Propos recueillis par  Chahreddine Berriah

 

-Beaucoup de jeunes se sont reconvertis au rap, au rai, enfin, aux musiques de variété. Foursène Maghnia est resté fidèle à son genre, la musique gnawi…

Je dois dire, d’abord, que chaque membre du groupe a une carrière riche, maîtrisant les instruments et l’interprétation. Nous partageons l’amour de notre culture, de nos traditions, l’art pur, mais nous ne sommes pas restés traditionnalistes, outre le gnawi, nous interprétons aussi d’autres styles musicaux, comme le tergui, le sahraoui, le madih, le diwan entre autres, avec toujours cette envie d’apporter un plus à ces genres, ajouter une touche personnelle, sans travestir l’originalité. Nous cherchons constamment à innover, à trouver de nouveaux sujets, à faire de nouveaux mixages… dans le monde de la musique, l’arrangement est très important.  Et nous sommes appréciés par le grand public.
 

-Partant de-là, votre genre doit intéresser les maisons d’édition…Nous avons déjà sorti plusieurs albums avec la société de production Belaid et la société Golden Stars. Le groupe a également signé un contrat avec la société de communication Hypnotik dont la directrice n’est autre que mon épouse.
Ne craignez-vous pas d’être critiqué à cause de la modernisation de ce genre de musique ?

Ce que vous appelez modernisation n’est en fait que recherches pour introduire du nouveau. Vous savez, le diwan traditionnel se limite au gambri ; nous, nous avons intégré de nouveaux instruments et nous diversifions nos sujets. Notre travail se concentre sur l’héritage musical algérien, nous sommes ouverts sur le renouveau et nous n’avons aucun problème avec cela. 

Au final, nous racontons nos ancêtres, nous perpétuons leur culture, mais si nous n’ajoutons pas un peu de notre soi, si nous ne laissons pas une trace de nous, nous ne considérerons pas que nous avons travaillé dur et que nous continuons à le faire. Notre travail n’est pas d’imiter, mais de créer et de contribuer positivement à notre musique. Quant à la langue originale des abraj, je reconnais qu’elle pose des problèmes à l’auditeur algérien. Il faut chercher une façon d’interpréter les abraj du diwan pour qu’elles soient accessibles. Je m’y attelle à cela. Enfin, ce genre de musique a encore de longues années à vivre…

Vous savez, tout genre qui s’enrichit ne meurt pas, et c’est cela notre ambition, notre objectif, on se renouvelle tout le temps pour maintenir en vie une musique et continuer à donner du bonheur aux mélomanes et aux amoureux de notre musique…   
 

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