Avec l’augmentation du nombre de stations de dessalement de l’eau de mer, l’Algérie a définitivement retenu cette stratégie pour assurer sa sécurité hydrique. Anticiper les aléas dus aux changements climatiques, devenus réalité aujourd’hui, relève du bon sens en matière de gouvernance. Il n’est nullement concevable actuellement de se contenter de mesures conjoncturelles. L’eau se raréfie, et sans ce précieux liquide, la vie va en déclinant.
Pour les scientifiques, la bataille de l’or bleu a commencé. Le bassin méditerranéen en est déjà le théâtre. Les pays de ce pourtour, inclus dans la région Mena, acronyme pour Moyen-Orient et Afrique du Nord, confrontés à une pénurie d’eau sans précédent, se sont lancés dans une course effrénée, avec pour option élémentaire la désalinisation. Et bien que moins de 1% de l’eau potable consommée dans le monde soit issue de ce procédé, les perspectives offertes sont inexorablement grandissantes.
Le pays, classé dans ce giron à la huitième place, ne peut pas être à la traîne. Le recours à l’exploitation des ressources non conventionnelles pour assouvir les besoins croissants du secteur s’est imposé en solution progressivement. L’accélération des risques climatiques, le regain démographique et le développement socioéconomique ont conforté les pouvoirs publics dans le choix de ce processus.
Cela surtout que le processus pour produire de l’eau implique des technologies de pointe, outre son aspect énergivore. Grâce à l’embellie financière, générée par le rebond des cours des hydrocarbures sur le marché international en 2022, les conditions pour ce faire sont réunies.
Ce qui a permis le renforcement du programme via plusieurs structures à l’effet de gommer les disparités réelles en termes d’AEP d’une ville à l’autre. A ce propos, il y a lieu de rendre un grand hommage à l’Etat qui a mis les moyens pour sécuriser les approvisionnements en eau potable.
La transformation de l’eau de la mer Méditerranée, dont la salinité est plus importante que celle des océans, est réalisable soit par distillation, soit par osmose inverse.
Le premier procédé consiste à chauffer l’eau de mer pour produire de la vapeur qui est ensuite condensée pour récupérer l’eau douce. Le second vise la purification par un système de filtrage très fin qui bloque les ions et les sels dissous. L’un comme l’autre se révèlent préjudiciables à l’environnement.
Cela peut conduire à des modifications du milieu local, dont l’absence d’oxygène et la diminution de la lumière, affectant ainsi la photosynthèse des espèces marines et végétales.
Autant d’alertes qui s’évaporent devant la question lancinante de l’approvisionnement en eau. Le prix à payer pour disposer de cette ressource vitale subventionnée est tellement élevé qu’il devient indécent d’en gaspiller une goutte.