Hakim Alilèche. Propriétaire de l’huile d’olive Dahbia : «Notre cible, c’est le marché premium»

12/08/2024 mis à jour: 19:41
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Les producteurs algériens d’huile d’olive, dont vous faites partie, font une percée remarquable sur les marchés extérieurs ces dernières années, en raflant de nombreux prix aux concours internationaux. Quel est le secret ?


Dahbia participe régulièrement aux compétitions internationales afin de donner une visibilité aux produits algériens, en général, et à notre huile d’olive en particulier. Tous les prix que nous avons remportés attestent de l’effort consenti pour offrir un produit de qualité et aux caractéristiques uniques. L’huile d’olive algérienne est appréciée sur le marché international, néanmoins les quantités produites jusque-là restent insuffisantes pour faire face à une demande très croissante de l’huile d’olive dans le monde.

 

L’huile d’olive Vierge Extra Dahbia s’est bâtie une solide réputation en Algérie et à l’étranger. Qu’est-ce qui la distingue des autres labels nationaux ? 


Nous sommes très fiers de notre produit qui n’a rien à envier aux huiles d’olive produites par les grands producteurs dans le monde. La qualité de Dahbia est appréciée par tous les panels de dégustation auxquels nous avons participé. Il faut savoir que les échantillons choisis par ces panels sont aléatoires et que nous concourrons avec la même huile que vous retrouvez chez votre épicier. Le secret ? C’est de produire une huile d’olive sans défaut, c’est-à-dire de respecter le processus d’élaboration recommandé par le Conseil oléicole international (COI). Nous utilisons des techniques modernes de trituration à froid uniquement, sans ajout d’eau, sans source de chaleur. C’est de la véritable extraction à froid. Aussi, nous respectons le délai entre la récolte et le début du procès de trituration, qui ne dépasse pas une heure. Notre moulin moderne se trouve au milieu de nos vergers, ce qui nous permet de réduire considérablement le temps d’attente. Car, il est préférable de triturer les olives juste après la récolte afin que la fraîcheur des olives reste intacte et éviter bien évidemment l’oxydation. Nous produisons la quasi-totalité de notre huile d’olive en récolte précoce fruité vert, intense à moyen. C’est la qualité la plus recherchée dans le monde.


Vous êtes en Turquie pour prospecter le marché local. Quelle est la difficulté lorsque l’on part sur d’autres marchés où la concurrence commerciale est particulièrement rude ?


Je suis actuellement en Turquie pour l’achat, justement, d’une nouvelle chaîne de production ultra moderne. Celle-ci doit nous permettre d’augmenter les capacités de production et nous espérons l’installer d’ici la saison 2025. Dahbia cible, surtout, le segment premium du marché. Notre stratégie actuellement est de nous positionner comme producteur de produits de qualité. En Turquie ou ailleurs, la demande est en constante évolution et les opportunités sont nombreuses, notamment pour des produits comme les nôtres. 


Les mécanismes mis en place par l’Etat pour booster les exportations hors hydrocarbures sont-ils efficients pour les producteurs algériens d’huile d’olive ?


L’Etat apporte un soutien, de manière sans précédent, à l’oléiculture algérienne. Pour pouvoir exporter d’une façon durable et en force, il faut revoir certains points et agir sur deux leviers : augmenter la production nationale et axer nos efforts sur l’aspect qualité de l’huile d’olive. Il faut augmenter les quantités produites pour pouvoir se positionner honorablement sur ce marché. Si on commence maintenant et qu’on se lance rapidement, on y parviendra dans quelques années. Je vous donne l’exemple de notre voisin de l’Est, la Tunisie. Dans ce pays, la récolte a atteint 350 000 tonnes la saison dernière. 95% de la récolte est parti vers l’exportation. En Algérie, nous avons produit entre 80 000 et 100 000 tonnes (huile courante, vierge et extra vierge). Seulement 5% de la récolte est allée à l’exportation. Alors que le marché est en nette croissance, l’Algérie n’a d’autre choix que d’augmenter sa production. Et si on maintient le soutien de l’Etat aux producteurs et professionnels nationaux, je peux vous assurer que le taux à l’exportation ira vite à la hausse. 

 Propos recueillis par M. Abdelkrim

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