- Vous lancez des campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs pour la généralisation des TPE. Quel constat faites-vous ?
Nous faisons partie de ceux ayant demandé la généralisation de ce mode de paiement. Il s’agit évidemment d’un projet qui assure la sécurité du consommateur et surtout d’améliorer son confort avec également une traçabilité garantie de son argent.
C’est justement tous ces aspects que nous essayons de transmettre et d’expliquer via nos campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs. Il s’agit aussi d’une manière de contenir au maximum le marché informel. Mais, nous aurions dû entamer ce projet plus tôt et procéder à sa généralisation d’une manière graduelle.
- Quelles sont les craintes des consommateurs ?
Nous savons tous qu’ils sont nombreux ces commerçants qui ont des registres de commerce mais qui exercent d’une manière ou d’une autre en illégalité et en informel, ceux qui fuient par exemple le fisc.
C’est tout un système et une routine difficiles à changer et c’est pour cette raison qu’il faut d’abord procéder à un état des lieux avant toute autre démarche. Comme deuxième étape, il faut faire pression sur les grands commerces et ne pas omettre en même temps les contraintes de bancarisation.
Car, le paiement en ligne ne s’effectue que 24 heures plus tard. Les commerçants dans cet état de figure n’accepteront pas ce mode de paiement. A souligner aussi certaines difficultés pour l’ouverture des comptes bancaires pour certains clients.
En tant qu’association de protection du consommateur, un numéro vert où des plaintes peuvent être enregistrées au temps réel est impératif, sachant que plusieurs dénonciations nous ont été parvenues. Une connexion de haut débit est aussi nécessaire.
- Le gouvernement ambitionne tout de même de respecter les délais…
Selon les chiffres, nous n’avons pas encore dépassé les 50 000 TPE installés chez les commerçants. Un taux négligeable tenant compte d’un 1,5 million de commerçants en activité, et avec ce rythme, les délais ne peuvent pas être respectés. Je me demande alors pourquoi sensibiliser le consommateur puisqu’il ne pourra pas payer électroniquement partout où il veut ! Le problème ne s’agit pas seulement des clients.
Notre association avait proposé plusieurs solutions pour réussir et mener ce projet d’une manière rapide et efficace. D’abord, il faut encourager les commerçants à activer les TPE en leur offrant des avantages fiscaux. Une exonération d’impôt pendant une année sur les recettes enregistrées et effectuées via les TPE est recommandée, à mon avis.
Le commerçant lui-même fera une réduction sur les produits concernés par des ventes via TPE, une manière de capter aussi l’intérêt du consommateur à ce mode de paiement.
En une année, nous réussirons certainement à inculquer cette culture pour les deux parties. Il est à mon avis aussi nécessaire d’obliger certains commerces à adopter exclusivement ce mode de paiement, comme les hôtels, les médecins, les architectes, les pharmacies et aussi les grandes surfaces.