Alors que le monde a battu ces derniers jours des records de chaleur, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un appel mondial à l’action pour prendre soin des plus vulnérables, renforcer les protections des travailleurs et rendre plus résilientes les économies.
«La Terre devient de plus en plus chaude et plus dangereuse pour tout le monde, partout», a-t-il affirmé au siège des Nations unies à New York. Face à ces défis climatiques croissants, il est impératif de mettre en place des mesures de protection sociale et de sécurité au travail pour protéger les populations les plus exposées. De plus, il a insisté sur la nécessité de transformer nos économies afin qu’elles puissent mieux résister aux chocs climatiques, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Ce discours souligne l’urgence d’une action collective et coordonnée à l’échelle mondiale pour lutter contre les effets dévastateurs du changement climatique et assurer un avenir sûr et durable pour tous. «On estime que la chaleur tue près d’un demi-million de personnes par an, soit environ 30 fois plus que les cyclones tropicaux», a précisé le secrétaire général. Plus qu’un simple constat, il tire la sonnette d’alarme pour agir maintenant et vite.
Ce discours souligne l’urgence d’une action collective et coordonnée à l’échelle mondiale. Il a appelé à renforcer la protection des travailleurs, citant un nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui prévient que plus de 70% de la main-d’œuvre mondiale sont désormais exposés à un risque élevé de chaleur extrême (Lire article ci-dessous). Le stress thermique est un tueur invisible et silencieux qui peut rapidement provoquer des maladies, des coups de chaleur, voire la mort. Au fil du temps, il peut également entraîner de graves problèmes cardiaques, pulmonaires et rénaux chez les travailleurs, souligne l’étude.
Stress thermique, tueur invisible
Dans l’ensemble, le rapport indique que les travailleurs d’Afrique, des Etats arabes et d’Asie-Pacifique sont les plus exposés à une chaleur excessive. Dans ces régions, 92,9%, 83,6% et 74,7% de la main-d’œuvre sont respectivement touchés. Ces chiffres sont supérieurs à la moyenne mondiale de 71%, selon les chiffres les plus récents disponibles (2020). «Il s’agit d’un problème de droits humains, de droits des travailleurs et d’un problème économique, et les économies à revenu intermédiaire sont les plus touchées. Nous avons besoin de plans d’action et de lois contre la chaleur tout au long de l’année pour protéger les travailleurs, et d’une collaboration mondiale plus forte entre les experts pour harmoniser les évaluations et les interventions en matière de stress thermique au travail», a déclaré de son côté le directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo.
La canicule de ces derniers jours a affecté presque tous les domaines : les infrastructures se dégradent, les récoltes échouent et la pression s’accumule sur l’approvisionnement en eau, les systèmes de santé et les réseaux électriques. «La maladie est l’inaction climatique», affirme António Guterres. En l’absence de mesures concrètes et urgentes, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations et les tempêtes, deviendront de plus en plus fréquents et intenses.
Ces événements entraînent des pertes humaines et des dégâts matériels considérables, mettant en danger des millions de personnes.