Un collectif d’opposition en Guinée a évoqué, hier, la mort de quatre jeunes lors de heurts avec les forces de sécurité lundi et mardi, jour anniversaire de la prise du pouvoir par des militaires en 2021, rapporte l’AFP. Aucun commentaire n’a été obtenu de la part des autorités.
Dans un communiqué publié, hier, sur la page Facebook, d’un de leurs principaux membres, les Forces vives, collectif de partis et d’organisations d’opposition, font état de la mort de quatre jeunes hommes âgés de 15 à 18 ans. Leur décès porte à 30 le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité depuis juin 2022, disent-elles.
Cette date correspond à un durcissement de l’opposition vis-à-vis de la junte, après la retenue initialement observée à la suite de la prise du pouvoir par les militaires le 5 septembre 2021. Depuis cette date, 108 personnes ont été blessées par balles et des centaines d’autres ont été arrêtées et détenues arbitrairement, disent les Forces vives.
La junte conduite par le colonel Mamady Doumbouya, investi président, a interdit les manifestations en mai 2022. Les Forces vives ont néanmoins appelé à une marche mardi, jour anniversaire du putsch, pour réclamer un retour rapide des civils à la tête du pays.
Elles accusent les autorités de «confiscation» du pouvoir, de répression des libertés et, depuis peu, d’enrichissement. Un important déploiement de forces de sécurité a empêché la tenue de la marche mardi à Conakry.
Comme à chaque appel à manifester, des affrontements ont mis aux prises des groupes de jeunes et les forces de sécurité dans la banlieue de la capitale. Les militaires qui ont renversé le président Alpha Condé, en 2021, ont consenti, sous pression internationale, à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
Les Forces vives accusent les autorités de n’avoir rien entrepris, en vue d’un transfert du pouvoir. Le ministre de l’Administration du territoire, Mory Condé, a, au contraire, assuré mardi que le gouvernement est «en avance» sur le calendrier convenu avec l’organisation régionale Cedeao pour un retour des civils à la direction de ce pays pauvre, à l’histoire politique tourmentée. La junte se défend de réprimer les libertés.