Les forces paramilitaires soudanaises (Forces de soutien rapide, FSR) ont rejeté hier à Nairobi les accusations d'exactions et de violations massives des droits humains dans le conflit qui les opposent à l'armée depuis 19 mois au Soudan, rapporte l’AFP.
Des représentants des FSR ont également rejeté les affirmations concernant un soutien militaire des Emirats arabes unis, lors d'une conférence de presse dans la capitale kényane, à quelques heures d'un vote du Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution appelant à un arrêt immédiat des hostilités. Le Soudan est ravagé depuis avril 2023 par une guerre entre l'armée régulière du général Abdel Fattah al Burhan, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2021, et les FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 11 millions de personnes, selon l'ONU.
Les deux camps sont accusés de crimes de guerre, de bombardements de zones résidentielles et de blocage ou de pillage de l'aide humanitaire. Un rapport d'une mission d'enquête de l'ONU, publié le 29 octobre, a notamment souligné que les FSR étaient «responsables de violences sexuelles à grande échelle dans les zones qu'elles contrôlent». Devant la presse à Nairobi, un membre des FSR, Mohamad Mokhtar, a affirmé que les violations des droits humains avaient été commises par «d'autres parties», et qualifié de «propagande» les accusations visant les FSR. Les paramilitaires n'ont documenté qu'un seul cas de viol dans les zones sous leur contrôle, a-t-il affirmé. Selon un conseiller des FSR, Ezzadden Elsafi, la solution face aux atrocités est «d'arrêter la guerre». Il a assuré que les paramilitaires se sont pleinement engagés dans de multiples initiatives pour la paix et accusé l'autre camp de «saper tous les efforts». Le chef de la délégation, le général Omar Hamdan Ahmed, a également rejeté les affirmations sur des livraisons d'armes faites par les Emirats arabes unis, ce qu'Abou Dhabi a toujours démenti. «Nous ne recevons aucune aide, d'aucun pays», a-t-il déclaré. Il a en retour accusé l'Egypte de fournir un soutien important à l'armée soudanaise, notamment par des frappes aériennes, une affirmation rejetée par Le Caire.