Guerre contre le Liban : L’armée d’occupation Israélienne continue de semer la terreur

26/11/2024 mis à jour: 15:03
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L’armée sioniste a réduit Beyrouth en un amas de ruines

Le ministère libanais de la Santé a annoncé, hier, que 12 personnes ont été tuées et huit blessées, dans des frappes israéliennes dans deux secteurs du district de Tyr, dans le sud du Liban. Dans des communiqués distincts, le ministère a rapporté «six morts» et fait état de «restes humains» nécessitant une identification, ainsi que de quatre blessés dans une frappe sur une route près de la ville de Tyr. Un autre raid dans la localité de Maaraka a fait «six morts et quatre blessés», dont un en soins intensifs. 


L’armée israélienne a annoncé avoir visé un «centre de commandement» du Hezbollah lors d’une frappe samedi dans le centre de Beyrouth, qui a fait au moins 29 morts, selon les autorités libanaises. «L’armée israélienne a frappé un centre de commandement du Hezbollah», a affirmé l’armée en réponse à une question de l’AFP, alors que des déclarations contradictoires au Liban évoquaient un haut responsable du Hezbollah comme cible de cette frappe. La frappe, qui s’est produite avant l’aube samedi, a détruit un immeuble résidentiel dans le quartier populaire de Basta, en plein cœur de Beyrouth, laissant un énorme cratère, selon des journalistes de l’AFP. Elle a tué «29 personnes et en a blessé 67 autres», selon un bilan actualisé mais non définitif fourni par le ministère libanais de la Santé dimanche, alors que les recherches dans les décombres étaient toujours en cours. Une source de sécurité libanaise avait affirmé qu’un «haut responsable du Hezbollah était visé» par le raid – sans pouvoir dire s’il avait péri – mais un député du mouvement libanais, Amin Cherri, avait démenti qu’un dirigeant du mouvement ait été ciblé à Basta. 


Frappes israéliennes meurtrières

Le Hezbollah a affirmé avoir détruit, avant-hier, six chars Merkava israéliens dans le sud du Liban, dont cinq près de la ville côtière stratégique de Bayada. Un autre char a été détruit dans la région de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière israélo-libanaise, a-t-il ajouté dans un autre communiqué. L’Agence nationale de l’information libanaise a, elle, fait état de combats intenses dans plusieurs régions du sud, avec «un convoi de 30 véhicules militaires israéliens battant en retraite» de la région de Bayada vers Tayr Harfa, plus au sud, après que le Hezbollah a détruit leurs chars. Elle a aussi rapporté une «accélération de l’opération terrestre israélienne à Khiam», une ville située près de la frontière, après une nuit de combats «difficiles». 


Face à la dégradation de la situation, le Liban a annoncé la suspension des cours à Beyrouth et dans ses environs, invoquant des raisons de «sécurité» après une série de frappes israéliennes meurtrières sur la capitale en une semaine. Le ministre de l’education, Abbas Halabi, a fait savoir que «l’enseignement en présentiel» serait suspendu dans les écoles, instituts techniques et établissements d’enseignement supérieur privés à Beyrouth et dans les districts voisins de Metan, Baabda et Chouf. Cette mesure, prise en raison des «conditions dangereuses actuelles» et pour «garantir la sécurité des élèves», est effective depuis hier et des cours en lignes seront proposés jusqu’à fin décembre.

Pour sa part, Human Rights Watch a qualifié de «crime de guerre apparent» la frappe israélienne ayant tué trois journalistes au Liban le mois dernier, ajoutant qu’une bombe équipée d’un kit de guidage de fabrication américaine avait été utilisée. La frappe, survenue le 25 octobre, a visé un complexe touristique à Hasbaya, dans le sud du Liban, où séjournaient une douzaine de journalistes travaillant pour des médias libanais et arabes.

 L’armée israélienne a indiqué que l’attaque visait des combattants du Hezbollah et qu’elle était «en cours d’examen». HRW estime qu’elle constitue «très vraisemblablement une attaque délibérée contre des civils, et donc un crime de guerre apparent». Selon l’ONG, «l’armée israélienne savait ou aurait dû savoir que des journalistes séjournaient dans la zone, et plus particulièrement dans le bâtiment ciblé». «HRW n’a trouvé aucune preuve de combats, ni de présence de forces militaires ou d’activité militaire dans cette zone au moment de l’attaque», a-t-elle ajouté dans un communiqué. La frappe a tué le cameraman Ghassan Najjar et l’ingénieur de radiodiffusion Mohammad Reda de la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen, ainsi que le vidéojournaliste Wissam Qassem de la chaîne du Hezbollah Al Manar. Alors que les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu se poursuivent, un allié d’extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé qu’un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait «une grosse erreur». Un accord avec le Liban serait «une grosse erreur» et «une occasion historique manquée d’éradiquer le Hezbollah», a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X. 

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont prévu de se réunir hier, près de Rome, pour deux jours de pourparlers axés sur le conflit au Moyen-Orient, en présence de leurs homologues régionaux, ainsi que sur la guerre en Ukraine. «Avec les partenaires, les moyens de soutenir les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu à Ghaza et au Liban, les initiatives visant à soutenir la population et la promotion d’un horizon politique crédible pour la stabilité de la région seront discutés», a indiqué dans un communiqué le ministère italien des Affaires étrangères. 


Maintenir la pression sur Israël et le Hezbollah

Du côté de l’Union européenne, Josep Borrell a plaidé, avant-hier, pour une fin des combats entre les deux pays. «Nous ne voyons qu’une seule voie possible : un cessez-le-feu immédiat et l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU», a dit M. Borrell après ses entretiens avec le Premier ministre libanais, Najib Mikati, et le chef du Parlement, Nabih Berri. «Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’ils acceptent la proposition américaine de cessez-le-feu», a dit M. Borrell, en soulignant que l’UE était prête à fournir 200 millions d’euros pour aider à renforcer l’armée libanaise. 
Lors d’une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l’émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de «progrès supplémentaires» vers une trêve. 


Depuis le 8 octobre 2023, plus de 3670 personnes ont été tuées au Liban, selon le ministère de la Santé, la plupart depuis le 23 septembre dernier. Des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.

 

 

L’ONU appelle les parties à «accepter un cessez-le-feu»

Un haut responsable de l’ONU a appelé, hier, les parties au conflit au Liban à «accepter un cessez-le-feu», alors que de nouvelles frappes israéliennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. «Je salue les efforts diplomatiques en cours pour parvenir à une cessation des hostilités et j’appelle les parties à accepter un cessez-le-feu ancré dans la complète application de la résolution 1701» du Conseil de sécurité, a déclaré devant le Conseil Muhannad Hadi, au nom de l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient,Tor Wennesland.  
La résolution 1701, qui a mis fin en 2006 à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah, stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés à la frontière sud du Liban. Ce qui implique un retrait du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens qui y mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.
R. I. 
 

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