Quelque 300 personnes ont manifesté hier dans le sud de Chypre contre l'implication des bases militaires britanniques de l'île méditerranéenne orientale dans les conflits à Ghaza et au Yémen.
«Bases militaires britanniques, partez ! Chypre est un pont pour la paix et la collaboration des peuples», pouvait-on lire sur une affiche du Cyprus Peace Council (CPC), qui organisait la manifestation devant la base de la Royal Air Force (RAF) d'Akrotiri, un territoire britannique d'outre-mer depuis l'indépendance de Chypre en 1960. «Nous ne pouvons pas accepter que, depuis Chypre, nous soyons impliqués dans des attaques contre des peuples et des pays voisins (...). Chypre doit avoir un statut neutre», a déclaré à l'AFP Tassos Costeas, 59 ans, président du CPC.
La guerre entre Israël et les Palestiniens fait craindre un embrasement régional. Selon un site d'information militant au Royaume-Uni, la base d'Akrotiri a été un point de départ de vols britanniques et américains vers Israël, proche allié du Royaume-Uni et des Etats-Unis, à qui des équipements militaires auraient été livrés.
M. Costeas a remis une lettre à l'administration de la base demandant la fin de l'implication de Chypre dans la guerre à Ghaza, mais aussi la fin des bombardements au Yémen. Quatre avions de combat Typhoon, basés à Chypre, ont participé à des frappes britannico-américaines menées cette semaine sur des sites des Houthis du Yémen, en riposte à des attaques contre des navires marchands en mer Rouge en soutien aux Palestiniens. «Nous condamnons la complicité» de la base d'Akrotiri dans la guerre à Ghaza et au Yémen. «Nous ne voulons pas y participer en tant que Chypriotes. C'est scandaleux qu'ils utilisent nos terres pour soutenir ces atrocités», a fustigé Natalia Olivia, 37 ans, membre du groupe United For Palestine.