Guerre contre Ghaza : Les bâtiments de l’UNRWA systématiquement ciblés

18/07/2024 mis à jour: 20:03
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Plus rien ne tient debout à Ghaza - Photo : D. R.

Selon le New York Times, des pourparlers secrets sont en cours entre Le Caire et Tel-Aviv concernant le possible retrait des soldats israéliens de l’axe Philadelphia, sur la bande frontalière entre Ghaza et le Sinaï égyptien. Cette démarche pourrait lever un obstacle majeur à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Les bombardements israéliens sur Ghaza se sont intensifiés, atteignant un paroxysme ce mois-ci, se concentrant particulièrement sur les bâtiments de l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, UNRWA. Hier, 57 personnes ont péri dans cinq attaques ciblant, entre autres, une école de l’Unrwa abritant des déplacés à Nuseirat, au centre de Ghaza, selon la Défense civile du Hamas.

En tout et pour tout, au moins huit écoles administrées par l’ONU, servant de refuge à la population à Ghaza, ont été touchées au cours des dix derniers jours. En neuf mois de guerre, 70% des écoles de l’UNRWA à Ghaza ont été bombardées et 539 personnes y trouvant refuge ont été tuées. Le principal complexe de l’UNRWA dans l’enclave, abritant son siège, n’a pas été épargné.

Philippe Lazzarini, directeur de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient, a dénoncé sur X, lundi 15 juillet, la destruction massive des bâtiments de l’organisation, qualifiés de «champ de bataille», et condamné un «mépris flagrant pour le droit humanitaire international».

Vendredi 12 juillet, l’armée d’occupation israélienne a annoncé avoir lancé une «opération de contre-terrorisme» dans le centre de Ghaza, où se trouve le quartier général de l’UNRWA, prétendant affronter des combattants du Hamas et du Jihad islamique, et affirmant découvrir de grandes quantités d’armes et des ateliers d’assemblage dans ces bâtiments. L’UNRWA a évacué ces locaux le 12 octobre 2023, après une nuit de bombardements intenses et sur ordre de l’armée d’occupation israélienne, alors que plus de 700 000 personnes vivaient encore dans la ville avant le conflit.

Lex Takkenberg, conseiller de l’ONG jordanienne Arab Renaissance for Democracy and Development et ancien cadre de l’UNRWA à Ghaza, indique que les bâtiments abritant le centre de formation professionnel figurent parmi les plus détruits.

Celui du siège, bien que endommagé, est toujours debout. L’armée israélienne avait ordonné des évacuations le 8 juillet, y compris du centre de formation où une dizaine de familles avaient trouvé refuge. Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA, dénonce les violations répétées de l’immunité de leurs installations depuis le début de la guerre et appelle à une enquête.

Depuis le début de la guerre, l’UNRWA fait l’objet d’une campagne israélienne de déstabilisation sans précédent. Lex Takkenberg interprète cela comme une concession du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, à ses alliés d’extrême droite visant à éliminer l’agence, symbole des réfugiés palestiniens. Une partie de la classe politique israélienne pense qu’en se débarrassant de l’UNRWA, ils pourront également se débarrasser de la question des réfugiés palestiniens.

Le mouvement Hamas a condamné le bombardement délibéré des personnes déplacées dans l’école El Razi de l’UNRWA et dans la zone d’Al Mawasi. Il précise dans un communiqué : «L’occupation israélienne continue son génocide en se sentant à l’abri de toute punition internationale et de toute responsabilité pour son agression brutale contre notre peuple dans la bande de Ghaza.»

Le Hamas accuse l’administration américaine, dirigée par le président Biden, de porter la responsabilité en raison de son soutien politique et militaire continu à l’occupation et à ses actions. Le mouvement a souligné la nécessité de recourir à la justice internationale pour poursuivre les criminels de guerre sionistes.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a également condamné le ciblage systématique par Israël de l’UNRWA et de ses bâtiments, y compris le siège principal de l’agence à Ghaza. Le ministère a appelé à des mesures efficaces pour arrêter ces violations et a souligné l’importance du travail continu de l’UNRWA dans la fourniture de services vitaux aux Palestiniens dans la bande de Ghaza.

Selon le New York Times, des pourparlers secrets sont en cours entre Le Caire et Tel-Aviv concernant le possible retrait des soldats israéliens de l’axe Philadelphia, sur la bande frontalière entre Ghaza et le Sinaï égyptien. Cette démarche pourrait lever un obstacle majeur à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. 

 

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