Un rapport d'experts indépendants publié mardi par le Famine Early Warning Systems Network (FEWS NET) alerte sur une possible famine en cours dans le nord de Ghaza. Cindy McCain, du Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré le mois dernier que le nord de Ghaza était entré dans une «famine à part entière» après près de sept mois de conflit.
Un désastre humanitaire imminent se dessine. L’ONG Oxfam a révélé des conditions sanitaires «épouvantables» dans la zone d’Al Mawassi, près de Khan Younès, dans le sud de Ghaza. Alors que «1,7 million de personnes sont désormais concentrées sur moins d’un cinquième de la bande de Ghaza» qui abritait 2,4 millions de Palestiniens, avant le début du conflit, les bombardements israéliens et les blocages «délibérés» rendent la vie pratiquement impossible aux civils piégés et affamés.
Les habitants de Ghaza sont contraints de «boire des eaux usées» et de consommer de la nourriture pour animaux, a dénoncé la responsable régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), appelant à une augmentation immédiate de l’aide humanitaire. Celle-ci arrive au compte-gouttes dans ce territoire assiégé, l’offensive sur Rafah ayant entraîné la fermeture du point de passage crucial avec l’Egypte, indispensable pour l’acheminement de l’aide internationale.
Oxfam a précisé que des centaines de milliers de Palestiniens réfugiés dans la zone d’Al Mawassi, près de Khan Younès, ne disposent en moyenne que d’une toilette pour 4000 personnes. La directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, Hanan Balkhy, a souligné, lors d’une intervention à Genève, la nécessité urgente pour environ 11 000 patients palestiniens d’accéder à des traitements spécialisés dans des installations médicales avancées. Elle a averti que la situation sanitaire déjà catastrophique à Ghaza pourrait s’aggraver sans une paix durable, concluant que «sans paix, la situation sera extrêmement difficile».
Le système de santé de Ghaza, déjà gravement détérioré, s’est effondré sous les attaques. Selon le bureau des médias de Ghaza, 160 établissements de santé ont été ciblés par les forces d’occupation. 33 hôpitaux ont été mis hors service, 55 centres de santé sont désormais inutilisables et 130 ambulances ont été détruites. De plus, 10 000 patients atteints de cancer et 350 000 malades chroniques sont en danger imminent, en raison de la pénurie de médicaments.
Un rapport d’experts indépendants publié avant-hier par le Famine Early Warning Systems Network (FEWS NET) alerte sur une possible famine en cours dans le nord de Ghaza. Cindy McCain, du Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré le mois dernier que le nord de Ghaza était entré dans une «famine à part entière», après près de sept mois de conflit.
Le rapport avertit que «la collecte de données sera probablement entravée tant que la guerre se poursuivra», ajoutant que «des personnes – y compris des enfants – meurent de causes liées à la faim sur tout le territoire et que ces conditions persisteront probablement jusqu’en juillet au moins, en l’absence de changements fondamentaux dans la distribution de l’aide alimentaire». Les efforts visant à accroître l’aide à Ghaza restent insuffisants. Depuis des mois, l’ONU et les agences d’aide internationale signalent une grave pénurie de nourriture et d’autres fournitures humanitaires entrant à Ghaza.
Avant-hier soir et hier matin, des dizaines de Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres blessés à la suite de tirs de missiles et d’artillerie de l’occupant sioniste, selon l’agence de presse Wafa. Cette attaque intervient alors que la bande de Ghaza subit une agression génocidaire depuis 243 jours. Les frappes aériennes et les tirs d’artillerie israéliens ont ciblé le centre de la bande de Ghaza, où la guerre entre désormais dans son neuvième mois. Un mois après le début de l’offensive terrestre sur Rafah, les combats se sont intensifiés ces derniers jours dans le centre de Ghaza.
Au cours de la nuit, une frappe aérienne israélienne a touché une maison dans le camp de réfugiés de Maghazi, tuant huit personnes, selon des sources hospitalières. La Défense civile rapporte que trois autres personnes ont également perdu la vie à l’est de ce camp dans des circonstances similaires.
Toujours dans le centre de Ghaza, une frappe près de l’entrée du camp de Bureij et des tirs d’artillerie au sud-est de Deir Al Balah ont fait plusieurs victimes, d’après des témoins. L’armée israélienne a confirmé mener des opérations dans les secteurs de Bureij et de Deir Al Balah, affirmant dans un communiqué avoir «éliminé» plusieurs membres du Hamas. Les soldats israéliens poursuivent également leurs activités dans la zone de Rafah, ajoute le communiqué. Le bilan de cette agression contre la bande de Ghaza s’est alourdi, avant-hier, atteignant 36 550 martyrs et 82 959 blessés depuis le 7 octobre dernier, selon les autorités palestiniennes de la santé.