Des employés du complexe céramiques et réfractaires ETER-SPA-Algérie à Guelma ont observé, dans la matinée d’hier, un mouvement de protestation et de revendications socioprofessionnelles devant l’usine. Il s’agit du deuxième mouvement en l’espace de quelques semaines.
Les protestataires réclament le paiement de 23 salaires et l’intervention du wali, selon les panneaux placardés sur les lieux par ces travailleurs, dont la plupart sont «retraitables». A entendre ces employés, la situation qui prévaut à l’usine a atteint un seuil critique où l’existence même du complexe est posée avec insistance. «Pourquoi sommes-nous traités de la sorte ?
Pourquoi nous gardent-ils ici sans salaires encore moins avec des tâches à accomplir. L’usine est quasiment à l’arrêt depuis des mois», ont-ils déclaré à El Watan. Bien évidement, la notoriété du complexe ETER-Algérie-SPA, ex- entreprise céramique et vaisselles de l’est (EPE/SPA : ECVE) avait pris un sérieux coup de grâce à l’issue d’une privatisation intervenue en décembre 2006 et officialisée début janvier 2007 entre le PDG de l’ECVE et un repreneur italien. Les protestations et les grèves itératives, depuis 2009 à nos jours, en disent long sur cette privatisation.
Nous l’aurons compris, ce sont les mêmes travailleurs et cadres de l’époque, ou du moins ceux qui sont toujours en poste aujourd’hui, qui avaient réclamé la cession du complexe de Guelma à l’Italien ETER SRL et ses actionnaires minoritaires algériens. «Nous ne savions pas que nous avions affaire à des vautours !», se dédouanent nos interlocuteurs. Cette cession ou plus précisément le bail de location de l’assiette foncière du complexe entre l’EPE/ECV-EST de Guelma et la SARL ETER dont le siège social se trouve à Modena Viale del Sagittario en Italie a été notifié le 19 décembre 2006 par acte notarié à Staouéli dans la wilaya d’Alger.
Ce bail a pour désignation une parcelle de terre à usage industriel d’une superficie de 79 640 m2 sur laquelle sont édifiés 10 bâtiments et annexes d’une superficie de quelque 3,5 hectares. Et le tout à proximité du centre-ville de Guelma et des principaux axes routiers de la ville. La durée du bail contractuel entre les deux entités est de 20 ans. Les charges et conditions dudit bail auxquelles devait se conformer la nouvelle société ETER Algérie SPA ainsi que ses engagements de relancer l’activité de l’usine et de préserver les emplois ont échoué lamentablement sinon comment expliquer la banque route.
Quoi qu’il en soit, une autre nouvelle qui a certainement des conséquences négatives sur le devenir de cette entreprise aura été «l’annonce du bout des lèvres» du décès, il y a quelques semaines, du repreneur italien Giacobazzi Graziano à l’âge de 82 ans en Italie, vu que c’est le défunt qui avait signé en 2006 le bail de location. Hermétiquement fermé, nous n’en saurons pas plus du côté du complexe. Affaire à suivre.