Se rassurer, faire taire les critiques et lancer - enfin - son Euro : arrivée en Allemagne dans la peau d’un favori, l’Angleterre, décevante jusque-là, a une triple mission à remplir face à la Slovénie aujourd’hui, lors de la dernière journée du groupe C.
Les choses vont vite dans le football. Le poncif est particulièrement vrai pour les «Three Lions» de Jude Bellingham, encensés par la presse du pays au moment de débarquer en Allemagne mais qui, deux semaines plus tard, sont l’objet des critiques les plus acerbes. La plus retentissante ? Celle de Gary Lineker, l’ancien avant-centre, gloire anglaise des années 1980, reconverti commentaire sportif, qui a qualifié le jeu de l’équipe durant ses deux premiers matches de l’Euro, de... «merdique».
Depuis leur arrivée en Allemagne, les partenaires de Bellingham ont battu sans gloire la Serbie et ne sont pas parvenus à venir à bout du Danemark, concédant un match nul (1-1) logique. Leur qualification pour la phase à élimination directe n’est pas remise en cause mais leur jeu laisse effectivement à désirer.
Cible principale des attaques, Gareth Southgate, le sélectionneur, coupable, selon les journaux anglais, de ne pas parvenir à faire jouer correctement ensemble tous les joyaux dont il dispose. Et notamment ses trois perles offensives Bellingham donc, Harry Kane et Phil Foden qui, tels qu’ils sont utilisés par Southgate se marchent dessus et menacent l’Angleterre de se prendre les pieds dans le tapis. Southgate a placé Bellingham dans un poste de meneur de jeu que le candidat au prochain Ballon d’Or occupe, peu ou prou, au Real Madrid. Mais en sélection ce positionnement gêne Kane, auteur de 44 buts cette saison avec le Bayern Munich et qui n’aime rien tant que de venir chercher assez bas ses ballons. Il fait également jouer sur les côtés Foden, fantomatique en Allemagne après avoir été élu meilleur joueur de Premier League avec Manchester City, où il était plus axial. Face au vent de fronde contre la sélection, Kane a sorti le parapluie. Arrivé en conférence de presse dimanche, il a pris part à une partie de fléchettes dans laquelle les journalistes s’étaient lancés en l’attendant. Sur le fond, il a appelé au calme. «Je ne pense pas que nous ayons bien joué contre le Danemark. Nous avons été en dessous de ce que nous savons faire», a-t-il reconnu. Mais «nous sommes déjà passés par là», a-t-il ajouté. «Nous avons beaucoup d’expérience... C’est le moment d’essayer de s’améliorer». La Slovénie, dernier adversaire de l’Angleterre dans le groupe C aujourd’hui à Cologne, actuelle deuxième de la poule, semble parfaite pour effectuer les ajustements appelés de ses vœux par Kane. Mais, alors que les Anglais peuvent déjà se projeter sur les 8es, Southgate pourrait décider de préserver ses cadres. Il bénéficiera, en tout cas, sur le papier, de tout son effectif.
Pour l’Autriche, «peu probable» de finir premier
Le sélectionneur de l’Autriche, Ralf Rangnick, a affirmé hier que «l’objectif principal» était de se qualifier en huitièmes de finale, estimant que finir premier du groupe D, celui de la France, semblait «peu probable». «Je préfère finir premier, mais il faut gagner et la France ne doit pas gagner, et il est peu probable que ces deux choses se produisent», a admis le sélectionneur Ralf Rangnick (3 pts), à la veille du dernier match de groupe contre les Pays-Bas (4 pts). Dans l’autre match du groupe D, la France (4 pts) affronte ce mardi la Pologne (0 pt). «La troisième place est trop compliquée, je l’ai envisagée mais j’ai renoncé parce que c’est trop compliqué. L’objectif principal est d’atteindre les huitièmes de finale et nous verrons après les derniers matches», a ajouté le coach. L’Autriche, présentée comme un outsider pour le tournoi, n’a jamais atteint les quarts de finale du Championnat d’Europe. Lors de l’Euro en 2021, l’Autriche s’est qualifiée à ses premiers huitièmes de finale depuis 1954.
«Quand j’ai joué mon premier Euro, ce n’était pas génial. Le deuxième, c’était Covid, donc ce n’était pas génial, mais celui-ci est incroyable, très amusant», a aussi expliqué le capitaine autrichien Marko Arnautovic, l’attaquant de l’Inter Milan. «Le scénario optimal serait de gagner demain et ensuite nous verrons, mais le plus important est le match de demain», a ajouté l’attaquant de l’Inter Milan, qui a vécu plusieurs années aux Pays-Bas où il a commencé sa carrière professionnelle. «C’était ma deuxième maison, j’y suis allé quand j’étais très jeune», a déclaré l’homme de 35 ans, qui compte le néerlandais parmi les six langues qu’il parle. «J’ai beaucoup appris de ce pays et de ses habitants, alors oui, demain, c’est spécial...», a-t-il souligné.