Grèce : Grogne sociale avec la flambée des prix

27/02/2022 mis à jour: 00:55
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Malgré l’embellie du tourisme, l’explosion des prix plombe le climat social en Grèce, où des milliers de personnes ont manifesté hier à l’appel des syndicats pour dénoncer la hausse du coût de la vie, rapporte l’AFP. A Athènes, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement à l’appel du syndicat communiste PAME pour protester contre l’inflation et une nouvelle loi sur le travail qui accroît la flexibilité.

En janvier, les prix ont bondi à 6,2% sur un an, un record que l’invasion russe en Ukraine pourrait encore gonfler. Les prix de l’électricité ont augmenté en janvier de 56%, ceux des carburants de 21,6% et ceux du gaz naturel de 156%, selon les chiffres officiels. Le gouvernement conservateur a promis «des aides aux les plus vulnérables» et la hausse du salaire minimum, actuellement à environ 650 euros par mois.

Vendredi soir, le ministre des Finances, Christos Staikouras, a déclaré que la Grèce allait achever un remboursement anticipé de prêts du Fonds monétaire international (FMI) et que l’économie ainsi réalisée sur les taux d’intérêt allait servir à «soutenir les ménages et les entreprises».

Avec un taux de chômage à près de 13%, l’un de plus élevés de la zone euro, le pays traîne encore un lourd héritage de la crise financière qui a frappé le pays entre 2010 et 2018. La Grèce arrive juste derrière la Bulgarie et la Roumanie sur le risque d’exclusion sociale, avec plus du quart de sa population (28,9%) sous la menace de la pauvreté, selon les données de 2020 du réseau grec de lutte contre la pauvreté. Entre-temps, «44,6% des foyers disent avoir des difficultés à payer leur loyer ou leurs prêts immobiliers», tandis que «16,7% ne disposent pas de chauffage adéquat», selon ces données.

Malgré la reprise du tourisme

L’opposition de gauche réclame l’augmentation des aides sociales, après un paquet de six milliards d’euros alloué par les autorités au programme d’armements. La pandémie du coronavirus a porté un nouveau coup à l’économie grecque, à peine sortie de la dépression au cours de laquelle le pays a perdu un quart de son Produit intérieur brut (PIB), salaires et retraites ayant été rabotés.

Mais avec la reprise du tourisme, qui représente environ un quart de l’économie du pays et a rapporté plus de dix milliards d’euros en 2021, et les plans d’aide de l’Union européenne (UE), le pays a l’an dernier rattrapé une partie de ses pertes. Près de 44 milliards d’euros ont été versés par le gouvernement en soutien aux entreprises et aux bas revenus pendant la pandémie.

Prévue à 6% du PIB en 2021, la croissance doit atteindre 4,5% en 2022 contre une récession de -9% il y a deux ans, selon les estimations officielles. Autre élément, la baisse graduelle de la dette publique, principal fardeau du pays dont le taux est l’un de plus élevés de la zone euro : selon les prévisions gouvernementales, elle doit passer à 189,6% du PIB en 2022, contre 197,1% en 2021 et 206,3% en 2020.

Les agences de notation, dont Fitch, ont récemment révisé à la hausse les perspectives de la Grèce, de stable à positif. Mais le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis doit encore résoudre une équation difficile : «A la fois réduire le déficit public» prévu à environ 7% du PIB en 2021 et en même temps «soutenir les bas revenus», a indiqué Nikos Vettas. 

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