Désormais, les promoteurs immobiliers et les particuliers devront intégrer à leur demande de permis de construire une étude géotechnique approfondie réalisée par des bureaux spécialisés.
Cette étude permettra d’évaluer la nature du sol et d’adapter les projets aux contraintes techniques et environnementales spécifiques de chaque terrain », a ordonné, hier, le wali d’Annaba, au lendemain d’un grave glissement de terrain survenu près du boulevard Seddik Benyahia. Ce dernier a été causé par les travaux d’un chantier immobilier de grande envergure (R+14 avec 4 sous-sols).
Le wali a également précisé : «La validation des dossiers se fera en étroite coordination avec les services techniques compétents, notamment la direction des travaux publics, les services d’urbanisme et le Centre national de contrôle technique des constructions (CTC).»
Pour dissuader les pratiques non conformes, des sanctions immédiates seront appliquées en cas de non-respect des normes, allant de l’arrêt immédiat des travaux dès la première infraction constatée à l’annulation pure et simple du permis de construire en cas de récidive.
La responsabilité légale et pénale des propriétaires et maîtres d’ouvrage sera systématiquement engagée pour toute construction réalisée en dehors des conditions imposées. C’est dans ce cadre que les services juridiques de la commune d’Annaba et la SDE (Sonelgaz) ont déposé une plainte contre le promoteur concerné, sommé de réparer les dégâts dans un délai d’une semaine, faute de quoi il s’exposera à des sanctions sévères. Il est à noter que le permis de construire du promoteur, initialement délivré en 2014 et renouvelé en 2022, concernait un terrain autrefois un espace de jeu pour les enfants de la cité des 100 logements, située en limite du chantier. Malheureusement, les multiples contestations des riverains n’ont pas abouti pour maintenir cette aire de jeu pour leurs enfants.
Des riverains en colère
Cet incident, survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, a suscité la colère des riverains. Le spectaculaire glissement de la chaussée, à moins de 5 mètres du chantier, a déterré des infrastructures vitales telles que les conduites de gaz, d’eau, d’électricité et de téléphone, suspendues dans le vide, augmentant les risques d’une catastrophe majeure. Les habitants, en colère, ont bloqué la route dans les deux sens pour dénoncer le danger imminent.
L’intervention rapide des forces de l’ordre a permis de sécuriser les lieux et de fermer complètement le boulevard, paralysant l’accès à la corniche via cette artère très fréquentée. «Il était impératif de mettre en place des mécanismes de contrôle plus stricts pour protéger les habitants et éviter d’autres catastrophes», ont déclaré les représentants des riverains. Toutefois, on s’interroge : «Ces mesures prises par les autorités locales permettront-elles de prévenir les éventuels accidents sur les chantiers et d’instaurer une véritable culture de responsabilité parmi les promoteurs, ingénieurs et administrations locales ?»
Le wali a rappelé que la mise en œuvre de ces directives nécessitera une collaboration totale entre les présidents des APC, les chefs de daïra, les services techniques concernés et les entreprises de construction. Le boulevard Seddik Benyahia a été, jeudi soir, le théâtre d’un événement qui aurait pu tourner au drame. Ce glissement majeur a entraîné des dommages graves au réseau électrique de moyenne tension (MT), touchant plusieurs quartiers stratégiques, dont la corniche, Sidi Aïssa, le Village canadien de la Baie des corailleurs et la cité Plaisance.
Ce grave incident souligne une fois de plus l’urgence de renforcer les contrôles des projets immobiliers dans une wilaya en pleine expansion où la sécurité doit primer sur les intérêts économiques. À suivre…