Grâce aux efforts internationaux : La couche d’ozone se répare bien

11/03/2025 mis à jour: 23:55
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La couche d’ozone surplombant l’Antarctique est en train de se reconstituer, et il s’agit là de la «conséquence directe» des efforts déployés au niveau mondial pour réduire les substances chimiques qui avaient provoqué son appauvrissement.

Le 16 septembre 1987, le protocole de Montréal a interdit la production de certains gaz tels que les chlorofluorocarbures, ou CFC. Très utilisés jusque-là dans la fabrication de nombreux objets du quotidien – frigos, climatiseurs, bombes aérosols, etc. –, ces substances détruisaient en effet l’ozone présent dans la stratosphère, entre 15 et 35 kilomètres d’altitude. 

Depuis, des scientifiques ont observé des signes encourageants de reconstitution de la couche d’ozone. Toutefois, une nouvelle étude publiée le 5 mars dans la revue Nature est la première à montrer, avec un degré de confiance statistique élevé (95%), que le bouclier anti-UV de notre planète se guérit principalement grâce à nos efforts. «Cela montre que nous pouvons réellement résoudre les problèmes environnementaux», s’est réjouie la professeure Susan Solomon, coauteure de l’étude, dans un communiqué du Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Le trou dans la couche d’ozone s’observe chaque année au printemps austral (autour du mois de septembre), lorsque les conditions sont les plus propices aux effets destructeurs des CFC. Cependant, d’autres facteurs sont susceptibles d’intervenir de manière opposée, notamment la variabilité météorologique naturelle et, paradoxalement, la hausse des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. 

Pour faire la part des choses, l’équipe du MIT a donc fait appel à la méthode dite de «l’empreinte» (fingerprinting, en anglais), développée par Klaus Hasselmann – prix Nobel de physique en 2021 – initialement pour «identifier, confirmer et quantifier» l’empreinte anthropique (humaine) du changement climatique. Les chercheurs américains ont commencé par réaliser des simulations de l’atmosphère terrestre en générant plusieurs «mondes parallèles» avec des conditions de départ différentes : avec ou sans augmentation des gaz à effet de serre, avec ou sans réduction des substances appauvrissant la couche d’ozone, etc.

A partir de ces simulations, ils ont cartographié les périodes et les altitudes où l’ozone s’est rétabli d’un mois à l’autre, sur plusieurs décennies, et ont ainsi identifié «l’empreinte» d’un rétablissement spécifiquement dû à des conditions de diminution des substances appauvrissant la couche d’ozone. 
2035, la fin du trou dans la couche d’ozone ? 
En recherchant ensuite cette empreinte dans les observations satellitaires réelles entre 2005 et aujourd’hui, l’équipe du MIT a constaté qu’au fil du temps, celle-ci devenait de plus en plus nette. En 2018, l’empreinte était même à son plus haut niveau, et l’équipe pouvait alors affirmer avec 95 % de certitude que la reconstitution de la couche d’ozone était principalement due aux efforts de réduction. «D’ici 2035 environ, nous pourrions assister à une année où la couche d’ozone ne s’appauvrira pas du tout dans l’Antarctique. Ce sera très enthousiasmant pour moi», anticipe Susan Solomon. «Certains d’entre vous verront le trou disparaître complètement de leur vivant. Et ce sont les gens qui auront accompli cela.»

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