Censées être un des piliers de l’ordre institutionnel, les communes se voient actuellement confrontées à de nombreux défis en Algérie. L’importance des critères d’efficacité de gestion et la complexité croissante des politiques publiques placent ces collectivités territoriales face à des enjeux de gouvernance multiniveaux.
Une révision du cadre juridique régissant les collectivités locales est en cours. Une commission d’experts vient d’enrichir un projet de réforme du dispositif législatif visant à «améliorer» les codes communal et de wilaya mis à rude épreuve du terrain depuis près de 10 ans.
Les collectivités locales ont besoin d’une réforme dont les lignes directrices doivent s’articuler autour de la nécessité de renforcer la bonne gouvernance, l’efficacité de la gestion financière, la transparence, la participation publique citoyenne et surtout la reddition des comptes. Confrontées à une lourde suprématie hiérarchique des exécutifs des wilayas, les assemblées communales ont plus que jamais besoin de moyens pour mettre en œuvre des politiques adaptées à leurs besoins de développement.
Les progrès technologiques ainsi que leur adoption s’accélèrent dans tous les domaines, transformant continuellement les structures économiques et sociales. Ces changements imposent de nouveaux défis, mais constituent également des opportunités. Le renforcement des processus de gouvernance passe d’abord par la simplification des processus administratifs pour accroître la transparence de leurs actions. L’amélioration des prestations de l’administration locale et la facilitation de son accessibilité nécessitent l’application d’une stratégie de l’administration numérique. Le déploiement de la cyberadministration permet, en effet, l’optimisation des instruments de gouvernance.
L’un des aspects clés qui doit être adossé à la réforme reste l’aspect fiscal, qui implique la redistribution des ressources financières et le partage équitable des revenus. Les collectivités locales doivent avoir un plus grand rôle dans le contrôle sur leurs budgets, leurs impôts et leurs décisions de dépenses.
Cela leur permet de financer des projets d'infrastructure locaux et des initiatives de développement économique. Les élus municipaux doivent être incités à élargir leur base financière, notamment au moyen de recettes fiscales, afin de pouvoir réaliser leurs projets. Les instances électives locales doivent être responsables de la gestion de divers aspects de la prestation des services publics. Ces instances électives ont aussi besoin de plus de flexibilité pour jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre des plans de développement local.
L’idée est aussi d'affiner et d'ajuster les politiques de gestion publique pour trouver un équilibre entre l'efficacité de la gestion locale et le contrôle permanent. Cela dit, il y a la nécessité de mettre à disposition des collectivités locales des compétences adaptées, de manière à favoriser le bon fonctionnement du service public.
Enfin, les collectivités locales ont besoin de l'expertise nécessaire pour répartir correctement les tâches et les compétences financières. Les institutions communales doivent être adaptées pour faire face à ces enjeux, pour une refonte de leur capacité d’action et leur crédibilité.