Gouvernance et gestion des entreprises : La nécessaire transparence de l’information financière et comptable

17/07/2022 mis à jour: 23:38
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La globalisation de l’économie implique de plus en plus l’utilisation de règles et de références communes fondée sur une nouvelle conception consacrant la prééminence de l’économique sur la nature juridique et fiscale. 
 

Cette nécessité a conduit à l’élaboration et la présentation des états financiers et comptables à une convergence vers le référentiel comptable international qui a pour socle : les normes comptables internationales dites IAS (international Accounting standards) - IFRS (international Financial reporting standards). Ce référentiel consiste de donner à l’entreprise une représentation fidèle de sa situation économique, de sa structure financière et de son activité à leur juste valeur du marché encadrant les investisseurs directs étrangers (IDE) et les actionnaires. Cette obligation résulte du fait que la comptabilité est un moyen de preuve pour les tiers, les investisseurs, les banques, la bourse des valeurs, les actionnaires, les salariés et les pouvoirs publics. 

On ne peut parler aujourd’hui de comptabilité nationale, mais surtout de comptabilité internationale. C’est pourquoi, il y a grand besoin de s’interroger sur l’organisation et les méthodes de gestion et de contrôle des finances de nos entreprises qui, elles-mêmes sont susceptibles d’être directement échangées ou rachetées dans la mondialisation des marchés financiers, rendant urgentes de profondes réformes économiques en Algérie. Un pays sans comptabilité universelle, sans statistiques fiables et vérifiables et sans transparence, ne peut fonctionner harmonieusement en interface en matière de visibilité des flux de capitaux entre l’Algérie et le reste du monde. 

C’est dire tout l’intérêt qu’on porte à une gestion saine qui est celle qui se fondera sur les données comptables aux normes comptables internationales, pour construire un système économique et financier de qualité. Tout comme aussi il y a urgence à réformer la comptabilité de l’Etat, dans le souci étant d’aller vers un nouveau système comptable pour cerner la dimension comptable du patrimoine de l’Etat comptabilisant les droits, les obligations et les immobilisations inspiré des normes comptables internationales pour la professionnalisation et la modernisation du secteur public en Algérie.
 

Notre présente contribution entend aborder ce sujet qu’on ne prend pas suffisamment en conscience dans l’espace économique et financier en Algérie qui est insuffisamment cerné au niveau managérial ou traduire un langage économique et financier universel pour une meilleure lisibilité des normes comptables internationales pour mesurer les performances avec les entreprises étrangères. 

En effet, notre pays, dont on sait est en train de concrétiser des partenariats entre  sociétés étrangères et algériennes. Cela exige de tenir et développer une comptabilité financière performante, car la comptabilité n’est pas aussi simple que l’on prétend, à confondre avec la fonction de trésorerie ou d’une comptabilité simplifiée, voire la ressentir comme étant une contrainte bureaucratique, mais plutôt comme une méthode scientifique et technique d’observation, elle-même est l’ambitieuse servante des sciences économiques au service de l’économie d’un pays ou d’une entreprise. 

Malheureusement, la gestion comptable de l’entreprise algérienne passe souvent au dernier palier des préoccupations des dirigeants d’entreprises algériennes, tant elle souffre de façon chronique d’une déficience flagrante en matière de management et d’une comptabilité financière qui s’avère insuffisamment performante et bien introduite dans la gestion  et le contrôle interne. Sur ce point, la mécanique comptable de la relation normes comptables internationales et gestion de nos entreprises est loin d’être bien établie. 

Effectivement les dirigeants, gestionnaires et entrepreneurs ont toujours eu cette tendance à confondre la comptabilité des sociétés avec les tâches administratives et la caisse. Autrement dit, non encore vivante et dynamique dans le processus d’innovation managériale, à savoir la productivité des activités internes, des stratégies de gestion, la tenue d’une comptabilité analytique pour la détermination des coûts et prix de revient, de contrôle de gestion, de communication et d’un manque important en matière d’expérience et de maîtrise des techniques de consolidation des bilans des sociétés de groupe, avec tout ce que cela suppose comme traitements et ajustements comptables spécifiques.

 En effet, si la comptabilité financière était bien établie et bien introduite dans nos entreprises, les problèmes de rentabilité des capitaux, de restructuration et d’assainissements financiers répétitifs des entreprises publiques ou encore de scandales financiers ne se poseraient pas aujourd’hui, un sujet qui revient à longueur d’année dans la presse nationale. Il est prouvé que la puissance économique d’une entreprise dépend plus de la manière dont elle gère et contrôle ses actifs que de l’importance de ceux-ci.
 

De ce point de vue, une comptabilité financière certes est exercée dans nos entreprises, mais comparativement aux pays anglo-saxons et européens, la place et le profil du comptable algérien demeurent centrés principalement à quelques exceptions près sur la saisie des écritures comptables des opérations courantes justifiées d’une simple correspondance entre l’ancien et le nouveau plan comptable PCN/NSCF sans plus, que plutôt une comptabilité créative, notamment de conception d’ingénierie économique et financière.

 A cet effet, la comptabilité des sociétés n’aura de sens que si on applique la juste valeur du marché et les normes comptables internationales pour sécuriser les investisseurs, les actionnaires et par conséquent faciliter l’accroissement des fonds propres de nos entreprises. Ainsi, le pays gagnerait à s’ouvrir pour attirer les investisseurs directs étrangers (IDE) qui peuvent apporter des capitaux. 
 

Dans cette perspective intégrant nos entreprises dans un projet de société de libéralisme économique nécessite, la mise en place d’une justice commerciale séparée avec des magistrats spécialisés (tribunaux de commerce) qui relève des réformes de fond pour proposer de statuts nouveaux des sociétés commerciales pour les besoins de l’amélioration de la gouvernance des entreprises algériennes et l’amélioration du climat des affaires et du droit des affaires. A cet effet, on ne gère une entreprise que dans une logique d’intérêts et de rentabilité économique. Un principe fondamental pour accompagner le nouveau code d’investissement où le gouvernement algérien songe à instaurer une nouvelle économie. 

Ainsi, s’assurer de la crédibilité internationale de nos entreprises, dont notamment les questions du droit commercial international en cas d’association de partenariat avec des sociétés étrangères, duquel l’arbitrage international intervient en cas de litiges commerciaux, financiers ou de dépôt de bilan devant les tribunaux du commerce internationaux ou algériens qui implique désormais le renforcement de l’outil comptable aux normes comptables internationales dites IAS/IFRS dans nos entreprises , et en particulier la traçabilité et la visibilité des flux de capitaux entre l’Algérie et le reste du monde. 
 

On ne peut manquer donc, d’évoquer la question relative à la comptabilité des sociétés en Algérie, car il ne suffit plus d’arrêter des bilans comptables comme une obligation fiscale ou sur la base d’une comptabilité de trésorerie ou usuelle. La comptabilité des sociétés n’est pas une addition de chiffres de dépenses et de recettes ,mais sur la base de la tenue obligatoire d’une comptabilité financière régulière dite partie double , qui est universellement enseignée dans les grandes écoles, au lycée technique ,l’université . Il est impératif à ce que la comptabilité de nos entreprises reflète la réalité économique et financière et la communication de l’information financière sur la vraie visibilité de l’économie nationale et internationale notamment, que valent réellement nos entreprises à la juste valeur économique et technologique sur le marché et de leur part contributive dans l’économie mondiale selon les normes comptables internationales ? 

Ce qui constitue un thème clé dans la qualité de la gestion assortie de sûreté comptable pour une saine gestion vers un modèle de gestion plus conforme aux règles d’une économie de marché. Un facteur-clé pour l’introduction de nos entreprises en bourse des valeurs  et pouvoir mieux répondre aux besoins nouveaux dans les affaires économiques pour fonder une économie d’entreprise moderne et enfin, de s’armer surtout en perspective de notre grande ouverture à travers notre adhésion à l’OMC.
 

En effet, mieux manager aujourd’hui une entreprise, c’est d’abord améliorer et harmoniser l’outil comptable qu’il faut absolument réhabiliter dans le management de nos entreprises, car à découvrir la comptabilité, on découvre en même temps la gestion, l’économie et le management de l’entreprise. L’ évolution du domaine comptable en Algérie requiert aujourd’hui une nouvelle culture d’entreprise plus ouverte sur le monde de l’économie et d’une culture comptable en bon pouvoir économique et financier, à savoir : d’abord, la comptabilité doit être un outil de gestion et de contrôle au service du développement de l’esprit d’entreprise régit par les normes comptables internationales pour une assise de l’économie ainsi que pour les besoins de la centrale des bilans restant peu développée en Algérie pour mieux s’assurer de l’observation de l’économie nationale et du budget économique de la nation dans la mesure où elle indique les valeurs et les repères des agrégats de la macro et micro-économiques.

 Ensuite , une force de propositions, d’analyse économique et novatrice d’idées et de progrès susceptibles d’apporter des valeurs ajoutées indispensables pour reconfigurer l’architecture du management de l’entreprise algérienne et, par conséquent, consolider ses relations économiques pour rétablir le climat de confiance dans les affaires, afin d’éviter d’être écartée de ce processus de globalisation qui s’inscrit dans le contexte de la mondialisation. En effet, la sanction de la vie financière de l’entreprise est aujourd’hui suffisamment grave et préjudiciable, tant pour les investisseurs ou les actionnaires que pour l’économie d’un pays. C’est pourquoi, la comptabilité des entreprises soit une préoccupation permanente en faveur d’une véritable politique de l’argent dans la gestion économique des entreprises algériennes. C’est là, une nouvelle approche qu’il faut à présent inscrire à l’ordre du jour parce que la normalisation comptable est au cœur du système économique et financier du monde occidental et anglo-saxon. Par conséquent elle constitue un facteur-clé de confiance pour les investisseurs (IDE) et les actionnaires. Ceci dit, une entreprise sans une bonne gestion comptable est comme celle d’un être vivant aveugle.
 

A cet effet, une bonne partie de nos entreprises est tout juste pour établir les comptes sociaux comme une obligation fiscale sans plus, dont notamment sont dépourvues d’outils méthodologiques et d’une organisation comptable adéquate, dont l’établissement du bilan s’effectue sur un enregistrement comptable usuel (factures achat-vente) et le plus souvent l’échange de factures croisées sans valeurs économiques). Dans ce contexte, il faut qu’on s’acquitte parfaitement d’une grande responsabilité pour la clôture des comptes sociaux qui doivent prendre en considération en plus de des opérations de gestion courantes, les travaux d’inventaires extra-comptables et les éléments de la conjoncture ou de la tendance des marchés ayant une incidence ou influence sur les résultats de l’entreprise. 
 

On entend par comptes sociaux, le bilan comptable et le compte de résultat qui indiquent la synthèse de la situation financière et comptable de l’entreprise dûment certifiés par un ou deux commissaires aux comptes. Ils doivent attester la régularité et la sincérité des comptes de manière à refléter une image fidèle de la situation financière et économique de l’entreprise. Leur dépôt doit se faire chaque année avant le 31 juillet, auprès du Centre national du registre de commerce (CNRC). 
 

Les comptes sociaux ne sont plus aujourd’hui un secret des affaires dans le mouvement international d’harmonisation et de notre option à l’économie de marché consacrée par la Constitution. La transparence oblige dans la nouvelle économie pour l’ensemble des entreprises publiques et privées à caractère industriel et commercial, y compris les clubs sportifs professionnels de football, à assurer impérativement la publication dans deux journaux au moins à grand tirage, de leurs comptes sociaux et l’annexe 3 fournissant des compléments d’information aux comptes annuels, après leur adoption par l’assemblée générale des actionnaires. Surtout, quand il s’agit de l’utilisation de l’argent public par ces dernières liées notamment aux subventions de l’Etat.

 

Par , M’hamed Abaci , Financier

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