Le tronçon de la R05 traversant les majestueuses falaises d’Ammal, au sud de Boumerdès, a fait encore parler de lui, hier, à cause des chutes de pierres. Plusieurs rochers se sont détachés des falaises avant de finir leur course sur la route, fermée durant plus d’une heure à cause du débordement de l’oued Issers.
En déplacement hier sur place, la wali, Fouzia Naâma a demandé aux responsables de l’hydraulique de réaliser une étude à même d’identifier la cause des inondations afin d’y mettre un terme. Cette fois, d’aucuns se réjouissent du fait que les chutes de pierres n’aient causé aucun dégât, mais la frayeur aura gagné tous ceux qui ont l’habitude d’emprunter cet axe, voyageurs compris.
«Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à un tel phénomène. Les autorités doivent prendre les mesures nécessaires afin d’éviter d’éventuels drames car il y en a déjà eu par le passé», dira un transporteur de la ligne Lakhdaria-Boumerdès. En 2010, trois personnes dont un ressortissant égyptien, y ont trouvé la mort. En novembre 2015, cinq personnes avaient été blessées à cause du même problème.
L’incident d’hier rappelle aussi celui qui s’était produit en février 2014 à Aokas, causant la mort de sept voyageurs. Il faut dire que les autorités locales ne sont pas restées inertes face au danger qui guette les usagers de la RN05. «La DTP a placé en plusieurs endroits des filets de protection pour éviter les chutes de rochers.
Les falaises présentant un danger ont aussi été couvertes de béton. Cela a minimisé les risques, mais le risque zéro n’existe pas», dira un cadre de la DTP.
Pour le P/APC d’Ammal, Fateh Kiche, les chutes de pierres ont eu lieu suite au détournement du trafic des poids lourds de l’autoroute est-ouest vers la RN05. «Certes, il y a eu beaucoup de pluie, mais le problème est survenu à cause des vibrations des camions», estime-t-il en souhaitant la reprise de la circulation des poids-lourds sur l’autoroute dans les meilleurs délais.
S’agissant des inondations, certaines les attribuent au phénomène d’envasement de l’oued Issers et du barrage de Béni Amrane. «Une étude a été faite en 2016 pour remédier à ce problème mais rien n’a été fait depuis», nous a dit un ancien cadre de l’hydraulique, ajoutant que le bureau d’étude (Sarl hydroprise) n’est pas encore payé par l’ANBT.
Ce dernier avait alors préconisé soit la déviation de la RN05 ou la réalisation d’une vaste opération de curage de l’oued. L’ANBT, elle, aurait exigé la réalisation d’un mur le long de la route. Au final, aucune proposition ne s’est traduite par des actes.