La promotion de daïras au statut de wilayas déléguées puis au rang de wilayas de plein exercice entre dans la stratégie de décentralisation administrative et du rapprochement du citoyen des instances de décision.
Cette démarche est accompagnée de l’affectation des moyens pour la mise en place des structures devant accueillir les services déconcentrés de l’Etat.
La phase cruciale sera l’inscription et la mise en œuvre de programmes de développement conséquents afin d’opérer un renouveau social et économique en faveur des populations locales. L’amélioration des conditions de vie des citoyens étant l’objectif ultime de l’action gouvernementale, le développement local s’impose en toute circonstance en première ligne de l’agenda officiel.
A présent que le dispositif institutionnel est enclenché, il est attendu d’expliciter les nouveaux modes de gouvernance devant être imprimés dans la gestion des nouvelles circonscriptions mises sur rail à travers le pays. L’urgence est de rompre avec les anciennes habitudes de gestion trop souvent gagnées par l’incurie et la bureaucratie, avec les retombées que l’on sait sur le destin des collectivités locales et nationales.
Un début de réponse a été donné ces derniers jours par le ministre de l’Intérieur lors des cérémonies d’installation des walis délégués. «Soyez omniprésents», a-t-il lancé à l’adresse d’un nouveau responsable. Synthétisée en un seul mot, cette nouvelle vision de la gouvernance locale cadre parfaitement avec les attentes des citoyens, et il n’y a pas d’autre option pour résorber le phénomène qui a le plus marqué les gestions antérieures, à savoir le «fossé» ou la crise de confiance largement diagnostiqué ces dernières décennies.
Le communiqué ayant sanctionné l’installation du wali délégué de Labiodh Sidi Cheikh détaillera ces instructions gouvernementales en appelant à un «travail de proximité et de terrain» pour prendre connaissance des «déséquilibres dans les actions de développement et engager des initiatives pour les solutionner».
Pour formaliser aussi clairement les nouvelles orientations en direction des représentants de l’Etat, il aura fallu sans doute établir un état des lieux des affaires locales par le biais, notamment, des plateformes numériques lancées précédemment et conçues pour recueillir les doléances citoyennes exprimées à travers le pays.
Ces dernières sont aussi précises qu’innombrables, et elles viennent parfois s’insinuer en écho à des opérations menées par ailleurs à leur terme, rappelant les retards de développement qui demeurent posés dans des localités et dans plusieurs secteurs, éducatif, sanitaire et hydraulique.
Ces portails électroniques n’ayant pas pour finalité d’enregistrer toujours plus de requêtes, mais de les voir baisser en nombre et en récurrence, les autorités se résolvent donc à exhorter leurs représentants à aller au-devant des populations, pour prendre note in situ des lacunes multiples qui subsistent dans des régions déshéritées ou enclavées. Cette démarche nouvelle, appelée à être renforcée et pérennisée, implique de décider de certaines mesures aussi symboliques que pratiques, à l’exemple d’un allégement protocolaire afin de mieux s’imprégner de la vie réelle des populations et de leur cadre de vie qui est le plus souvent voilé ou ravalé lors des visites d’inspection.
De nombreux walis ont réussi l’épreuve de la proximité et se retrouvent dans des situations qui commandent une intervention urgente des pouvoirs publics. L’enjeu est de dépasser le stade des actions isolées et hautes en couleur, pour les intégrer dans un travail régulier avec un minimum d’éclat et un maximum d’efficacité.