Des coopératives de jeunes ont été créées pour gérer des aires de stationnement qui sont loin de répondre aux normes.
Malgré les efforts fournis par les services de sécurité visant à lutter contre les parkings anarchiques, le phénomène n’a pas été éradiqué pour autant. Dans un bilan rendu public par les services de sécurité couvrant la période de la saison estivale 2021, seules 328 personnes activant dans ce domaine, ont été arrêtées.
Eu égard au nombre de parkings anarchiques exploités illicitement dans la capitale, ce nombre de personnes arrêtées et traduites devant les tribunaux ne saurait prétendre à une éradication totale qui redonnerait à l’espace public un semblant d’ordre et d’organisation.
Pis encore, certains parkings donnés en exploitation dans le cadre de coopératives de jeunes ne répondent à aucune norme. A Bab Ezzouar, une route, qui borde une cité d’immeubles se trouvant en face du quartier commerçant connu pour abriter nombre de magasins de pièces de rechange, a été, paradoxalement, transformée en parking, alors qu’il s’agit d’un axe routier, qui plus est, faisant face à une cité d’immeubles, dont les habitants sont aujourd’hui contraints de s’acquitter des frais de stationnement.
«Cet espace est un lieu commun à tous les habitants de la cité. Il a été donné en exploitation à des jeunes désœuvrés. Maintenant ces jeunes nous réclament des droits de stationnement même en bas de nos balcons», déplore un habitant de la cité. Ces jeunes dont l’autorisation d’exploitation dudit parking ne porte aucun sceau et qui eux-mêmes ne portent pas de brassard ni donnent de tickets, font la pluie et le beau temps.
Ils n’hésitent pas à s’en prendre aux habitants de la cité qui ne veulent pas payer le stationnement. «On veut savoir qui a donné à ces jeunes l’autorisation d’exploiter un axe routier en le transformant en parking. Dans cet endroit, il n’y a pas lieu d’aménager un parking puisqu’il s’agit d’une route qui longe des immeubles», s’interrogent-ils. A Mohamadia, des jeunes ont également pris possession de toutes les artères et ruelles se trouvant aux abords du centre commercial Le Printemps.
Certains espaces ont été donnés en exploitation pour des jeunes dans le cadre de coopératives. A vrai dire, ces espaces ne sont pas des aires de stationnement proprement dites, mais des portions de trottoirs. «Les autorités ont donné la voie publique à des jeunes pour en faire des parkings. Ce n’est pas normal, d’autant plus que ces portions de trottoir bordent des cités d’immeubles.
C’est ainsi que nous, habitants de ces immeubles, sommes réduits à négocier notre place de stationnement. Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu’elles réexaminent ces autorisations.
On ne peut pas faire d’un trottoir un parking», disent-ils avant d’ajouter : «Les autorités qui ont donné ces parkings en exploitation devraient revoir la stratégie, car il s’agit en fin de compte de décisions improvisées. Un parking doit répondre à un certains nombre de conditions. On ne peut pas transformer un trottoir qui borde un immeuble d’habitation en parking. Cela pénalise les habitants.»