Un tribunal géorgien a décidé d’alourdir la peine de Mikheïl Saakachvili, ancien président de ce pays du Caucase, le condamnant à neuf ans de prison pour détournement de fonds. Déjà emprisonné, il avait été condamné par contumace en 2018 à six ans de détention pour abus de pouvoir, des accusations jugées politiques par plusieurs organisations de défense des droits humains. Arrêté en Géorgie en 2021 après son retour d’exil en Ukraine, il purgeait cette peine avant la nouvelle décision de justice.
Le tribunal municipal de Tbilissi a ainsi ajouté trois années supplémentaires à sa condamnation initiale, reconnaissant l’ancien dirigeant coupable d’avoir détourné neuf millions de lari, soit environ 3,2 millions de dollars, entre 2004 et 2013, période durant laquelle il exerçait le pouvoir. Son avocat, Dito Sadzaglichvili, a dénoncé des accusations infondées, estimant qu’elles avaient été fabriquées de toutes pièces.
Mikheïl Saakachvili, incarcéré depuis 2021, est hospitalisé à Tbilissi depuis 2022 et n’a pas assisté à l’audience. Selon le directeur de l’hôpital où il est soigné, son état de santé, marqué par plusieurs maladies chroniques, connaît des détériorations périodiques. Le Parlement européen a demandé sa libération immédiate, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé son transfert à Kiev, rappelant qu’il possède un passeport ukrainien depuis 2019.
Ancien étudiant aux États-Unis et en France, maîtrisant cinq langues, Mikheïl Saakachvili s’était fait connaître en 2003 en menant la «Révolution des Roses» en Géorgie, un mouvement qui avait conduit à l’éviction pacifique des élites issues de l’ère soviétique.