La conjoncture géopolitique internationale, marquée par des besoins de plus en plus accrus en matières premières, place le secteur des minerais et des métaux dans une position névralgique. Les ressources minières dont dispose l’Algérie sont ipso facto un atout et un levier hyper-stratégique.
Sur fond d’une véritable ruée minière, que ce soit sur l’or, l’argent, le cuivre ou les métaux plus rares, les enjeux revêtent une dimension géopolitique. Conflit en Ukraine, événements climatiques, chamboulements géopolitiques internationaux, tout cela a eu un impact indéniable sur les sociétés minières et métallurgiques mondiales.
Ce boom, qui affecte le marché du minerai de fer, du zinc, du phosphate, du cobalt, du cuivre, du lanthane, du lithium, du palladium, du manganèse ou encore du titane, va redistribuer les cartes au niveau géopolitique. La sécurisation des approvisionnements en matières premières, dont se soucient présentement de nombreux Etats et blocs régionaux partenaires de l’Algérie, est un facteur économique décisif.
L’Algérie a le potentiel de devenir un des plus grands exportateurs de minerais métalliques, notamment pour fournir ses partenaires au sein des BRICS, bloc auquel l’Algérie est sur le point d’adhérer avec un impact économique crucial. Le partenariat s’intensifie notamment avec la Chine, premier importateur mondial de minerais. Voici un contexte qui constitue une opportunité pour l’Algérie, qui vient de se doter d’une stratégie qui s’étend à l’ensemble de la filière minière, de l’exploration à la transformation, en passant par l’exploitation.
Les orientations définies mettent en exergue la nécessaire valorisation des filières minières existantes, le développement de nouvelles, l’élargissement de la coopération en matière de prospection et d'exploitation minières, le renforcement de la gouvernance dans le domaine des ressources naturelles et la création de chaînes de valeur écologiques et durables. La production des matières premières industrielles et des moyens de production agricole doivent désormais provenir des seules ressources minérales locales. Le contexte actuel est marqué par la poursuite, à un rythme rapide, de la croissance des cours des minerais à un niveau élevé.
Les besoins des pays émergents vont doper la demande. Les richesses en minerais sont un atout et un potentiel facteur de développement. L’intensification des investissements dans le secteur minier aura des effets d’entraînement sur l’économie algérienne. Le sous-sol de l’Algérie recèle d’immenses gisements dont l’évaluation dépend davantage des efforts de recherche. L’Algérie est considérée comme le nouvel eldorado de l’industrie minière et sa part de la production augmentera certainement : compte tenu des projets en cours, elle pourra rapidement quadrupler dans le cas du fer, du cobalt et du cuivre, de l’or et surtout des terres rares.
Avec l’envolée des cours, la valeur de ses exportations va décupler. Plusieurs grands projets miniers ont été relancés. Celui de Gara Djebilet est l'un des plus structurants.
Des entreprises chinoises accompagnent la progression de cette gigantesque mine. L’autre grand projet intégré est la production de phosphate à Tébessa, destiné à l'exportation d'engrais. D’autres projets consistent à produire du plomb, du zinc, du bentonite, du dolomite, du carbonate de calcium et du baryte. Cette liste n’est pas exhaustive, d’autant plus que pas moins de 32 minerais non exploités sont recensés en Algérie.