Pour un nombre global de 444 145 transactions en juillet dernier, le paiement électronique a totalisé un montant de 3,7 milliard de dinars, selon les données du Groupement d’intérêt économique monétique (GIE). La généralisation de ce mode de paiement est prévue pour la fin de l’année en cours, selon la feuille de route du gouvernement. Point sur la situation.
Le gouvernent s’attelle à mettre tous les moyens pour respecter la deadline fixée pour la généralisation des terminaux de paiement électronique (TPE) auprès des différents commerces, avant le 31 décembre 2024. Les commerces sont ainsi tenus de se conformer à cette loi sous peine de s’exposer à des sanctions financières.
Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations mène des campagnes de sensibilisation auprès des commerçants afin d’expliquer l’importance et l’efficacité de cette transition, mais surtout sa crédibilité et sa transparence, a déclaré à El Watan Wahiba Zaknoune, sous-directrice dans ce département. C’est un travail de proximité qui s’effectue à travers tout le pays pour convaincre les commerçants d’adhérer à l’opération sans crainte.
En 2023, ce ministère insistait sur la «nécessité de sensibiliser les commerçants et d’informer les clients que chaque transaction financière électronique évitera le paiement de 1% de droits de timbre, calculé sur la valeur totale de la facture».
Or, l’écueil sur lequel bute le projet n’est pas la disponibilité des TPE, mais leur activation, selon Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce). Selon une étude que cette dernière a menée il y a quelques années, «seul 1% des TPE est activé sur l’ensemble des appareils distribués, dont certains gratuitement».
«Une résistance» de la part des uns et des autres est remarquée, constate-t-il. Des opérations de vulgarisation sont lancées par l’Apoce afin d’expliquer la nécessité de la démarche qui permettra «une meilleure traçabilité et régulation des recettes, notamment en matière fiscale».
Il s’agit selon lui, d’un «défi difficile» à relever, car c’est «toute une culture financière à revoir pour les deux parties». M. Zebdi fait ce constat : «Ce n’est pas un problème de banque et de disponibilité des TPE seulement, mais d’une mentalité. Car une généralisation ne traduit pas forcément une activation !» Le défi est donc de ramener les parties concernées (commerçants, clients) à adopter ce mode de paiement qui constituera un levier important de développement économique.
De nouveaux textes pour généraliser le paiement par TPE
Une dynamique de concertation est engagée entre les différents secteurs avec un engagement des autorités à promouvoir une numérisation globale de tous les services et prestations. Toutefois, le recours au paiement électronique se démocratise de plus en plus.
Le dernier bilan du Groupement d’intérêt économique Monétique (GIE Monétique), fait savoir que le nombre global en exploitation jusqu’à juillet 2024 est de 58 043. Les transactions de paiement en juillet 2024 est de 444 145, traduisant un montant global des transactions paiement de 3,7 milliard de dinars.
Tous les efforts sont fournis pour atteindre l’objectif de généralisation des TPE à fin 2024, ajournée à maintes reprises. Un groupe de travail vient d’être ainsi installé par le ministère du Commerce afin de mettre en place, avant mars 2025, un cadre juridique régissant le paiement électronique, a déclaré Mme Zaknoune.
Il s’agit, entre autres, de l’amendement de la loi 18-05 de 2018, qui vise à protéger les consommateurs, à promouvoir la confiance dans les transactions en ligne et à garantir le respect des droits de propriété intellectuelle et industrielle.
Il est question aussi de rendre les textes de loi existant «plus flexibles» aux aspirations de l’actuel projet et de «remédier à tous manquements existants», explique la même responsable.
Le groupe de travail se compose de toutes les parties concernées par le projet, notamment les représentants des ministères des Finances, de la Poste et des Télécommunications, du Commerce, de la Banque d’Algérie ainsi que les représentants des acteurs de la monétique.
Un point de situation sur l’avancement du projet a été établi, la semaine dernière, par les concernés, particulièrement sur la feuille de route institutionnelle, en cours de finalisation, dédiée au développement de ce mode de paiement.
Les dispositions de la loi de finances 2024 stipulent, rappelons-le, l’obligation pour tout commerçant ou agent économique de mettre à la disposition du consommateur des TPE pour lui permettre, à sa demande, de régler le montant de ses achats par carte de paiement.