Il est évident que l’intérêt général n’a pas pesé lourd dans la balance, et c’est la gestion des affaires publiques qui est aujourd’hui reléguée au second plan».
C’est le sentiment formulé par des habitants d’Ain Smara, abordés à propos du gel des activités de l’assemblée communale par le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, il y a une semaine.
Dépités, mais pas trop, nos interlocuteurs estiment que la confiance est rompue avec les élus locaux, dès lors que les considérations partisanes ont pris le dessus sur la mission initiale du collège. En rappel, l’APC était en situation de blocage depuis novembre dernier (lire notre article dans l’édition du 11/11/2023).
La genèse remonte au lendemain des résultats des élections locales. Ain Smara s’est ainsi dotée d’une assemblée composée respectivement de 6 élus d’El Bina, 4 de l’alliance des indépendants dont le maire est issu, 3 du MSP, 3 sans étiquette politique, 2 RND et 1 FLN. Le mode de scrutin actuel, faut-il le rappeler, permet aux élus provenant de listes minoritaires d’accéder au poste du président d’une assemblée censée être une parfaite représentation des choix souverains de l’électorat. Et partant, le jeu des alliances a empêché la formation de Bengrina, détentrice jusque-là d’une majorité relative, d’accéder à la présidence.
Le bloc de l’opposition est passé, au fil des jours, de 9 élus à 11, empêchant ainsi la tenue d’une session ordinaire et l’approbation du rapport financier annuel. Le 17 décembre dernier, le wali a réuni l’ensemble des protagonistes pour une sortie de crise. Un ultimatum a été lancé à ces derniers pour trouver un terrain d’entente et faire valoir l’esprit de responsabilité.
Trois jours plus tard, l’assemblée se réunit, sans pour autant réussir à dégager le moindre consensus. Entre ceux favorables à «lâcher du lest», et les inconditionnels du «tout ou rien», la séance a tourné court, est-il rapporté. Une situation exceptionnelle qui interpelle une mesure idoine. En pareil cas «…et après rapport du ministre chargé de l’intérieur, un administrateur est désigné par le wali pour gérer les affaires de la commune», stipule l’article 51 du code communal.
D’où l’intervention du chef de l’exécutif, en désignant un administrateur à la tête de cette commune, récipiendaire du trophée de «la ville la plus propre» de la wilaya et dont les perspectives de développement sont prometteuses. La population, pour laquelle cette issue était prévisible, ne s’est pas trop épanchée sur les conséquences qui en découleront.
La préoccupation majeure demeure le devenir du dossier du logement. En effet, la municipalité a bénéficié d’un nouveau quota de 100 unités dans la formule «Social locatif : LSL», qui sera suivi d’un autre relevant du segment «Promotionnel aidé : LPA». Les demandeurs et autres souscripteurs concernés s’interrogent sur l’éventualité de leur distribution, en l’absence actuelle, d’un locataire de l’hôtel de ville.