Gaz torché : Baisse de 3% seulement en 2022

03/04/2023 mis à jour: 01:36
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L’utilisation des gaz torchés dans le monde a atteint son niveau le plus bas depuis 2010, souligne un rapport du Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR), basé sur des données satellitaires. Le rapport du GGFR, qui est aussi géré par la Banque mondiale, relève que le torchage de gaz dans le monde a diminué de 5 milliards de mètres cubes et se situe actuellement à 139 mds m3. 

«Après une décennie de stagnation, les volumes mondiaux de gaz torchés ont diminué d’environ 3% en 2022, et c’est une baisse bienvenue, en particulier à une époque où de nombreux pays s’inquiètent de leur sécurité énergétique. Nous continuons d’encourager tous les producteurs de pétrole à exploiter différentes options pour mettre fin à cette pratique polluante et source de gaspillage», explique dans un communiqué Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures. Ledit rapport indique que trois pays sont à l’origine de la plus grande part de la baisse enregistrée durant l’année écoulée, qui sont le Nigeria, le Mexique et les Etats-Unis. 

Ces pays demeurent toutefois parmi ceux utilisant le plus la technique du torchage de gaz aux côtés de la Russie, l’Irak, l’Iran, l’Algérie, le Venezuela et la Libye. Les volumes de gaz torchés dans ces pays représentent près des trois quarts des volumes dans le monde. 

La même étude précise que l’intensité du torchage mondial ou la quantité de gaz brûlés par baril de pétrole produit a baissé à son plus bas niveau depuis le début de la collecte de données satellitaires, dans un contexte marqué par une hausse de 5% de la production pétrolière en 2022. «Une évolution qui témoigne du découplage progressif et durable de la production de pétrole et du torchage», note le rapport, en soulignant que la diminution des exportations de gaz russe vers l’Union européenne ne s’est pas accompagnée d’une augmentation du torchage en Russie. Le brûlage à la torche a rejeté, selon le GGFR, en 2022, 357 millions de tonnes équivalent CO2, soit 315 millions de tonnes sous forme de dioxyde de carbone et 42 millions de tonnes sous forme de méthane. 

«Nous sommes préoccupés par la quantité de méthane émise par les torchères, en particulier celles qui ne fonctionnent pas correctement. Le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone à court terme», alerte le responsable du programme GGFR à la BM, Zubin Bamji, en appelant à une intensification des actions pour aider les pays en développement à réduire les émissions de méthane. Le GGFR est, pour rappel, un fonds fiduciaire et une coalition de gouvernements, de compagnies pétrolières et d’organisations multinationales qui aident à la recherche de solutions pour éliminer le brûlage systématique de gaz à la torche. 

Le volume de gaz torché est «passé de 7,6 milliards de mètres cubes en 2021 à 8,2 mds m3 en 2021, et l’intensité du brûlage à la torche en 2021 est restée élevée après avoir atteint un pic en 2020», note le rapport.

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