Sous prétexte d’éliminer la poussière, des citoyens et commerçants arrosent les trottoirs et les chaussées. Ainsi, de grandes quantités d’eau sont dilapidées sans tenir compte des conséquences. Les nombreuses fuites dans le réseau sont aussi une autre forme de gaspillage.
Et pendant ce temps, les trois barrages hydrauliques de la wilaya qui alimentant les foyers ont connu une baisse de leur taux de remplissage. Certains sont presque vides. Le plus grand barrage de la wilaya, en l’occurrence Koudiet Acerdoun, d’une capacité de stockage de plus de 600 millions de mètres cubes n’est qu’à 1,96%, celui de Tilesdit est à 34% de taux de remplissage et enfin Oued Lakehal à 10,76 %.
Afin lutter contre le phénomène du gaspillage, l’Algérienne des eaux (ADE) de Bouira avait lancé, dès le début de l’année en cours, en collaboration avec différents organismes, des campagnes de sensibilisation, et ce, à travers ses 54 unités sur le territoire de la wilaya. «La production journalière d’eau potable pour desservir 152 856 clients, s’élève à près de 110 000 mètres cubes, avec une dotation moyenne journalière de 145 litres par foyer.
Près de 75 % de ces eaux, sont superficielles, donc elles proviennent des barrages», dira la chargée de communication au niveau de l’ADE Bouira. Et d’ajouter que «durant l’année écoulée, 6455 fuites dans le réseau de distribution d’eau potable ont été réparées».
Alors que le gaspillage fait rage dans certaines régions de la wilaya, d’autres localités souffrent d’un manque criant d’eau potable. C’est le cas du village Ath Vouali, relevant de la commune d’Ath Mansour, à l’est de Bouira. «Nous sommes lésés, les robinets sont à sec. L’eau ne coule qu’une fois par semaine durant une heure seulement. Un temps qui ne suffit même pas pour remplir nos jerricans et se faire une petite réserve pour affronter le reste de la semaine», déplore un habitant de la localité.
La seule solution pour s’approvisionner en eau potable est de faire recours au citernage. «Ce procédé est coûteux. Nous ne pouvons pas tenir ainsi pour toujours. Les responsables locaux doivent trouver une solution à cette pénurie d’eau potable», rajoute notre interlocuteur.
Par ailleurs, lors d’un conseil de wilaya tenu récemment, le directeur des ressources en eau a révélé que la wilaya de Bouira sera alimentée en eau potable via les futures stations de dessalement d’eau de mer de Béjaïa et Tizi Ouzou.