La galerie Mohamed Racim à Alger accueille du 6 au 16 juillet une exposition-vente de peinture intitulée «Trésors de la peinture orientaliste».
Après avoir présenté deux expositions similaires l’année dernière dans le même lieu, le collectionneur, psychologue et écrivain Sadek Messikh a décidé d’exhumer un autre pan de son fonds de tableaux de peinture de sa collection personnelle. Il faut dire que notre collectionneur a acquis ses trésors au fil de ses nombreux voyages, étalés sur une quarantaine d’années.
Comme l’art représente des tableaux, des photos anciennes, des aquarelles ou encore des gravures, Sadek Messikh a publié entre autres Alger la mémoire, paru en 1999, Tunis la mémoire ainsi qu’un beau livre de référence intitulé L’Algérie des premiers photographes. Il s’agit d’un échantillon significatif qui invite plus d’un à un voyage sur les pas de ces premiers photographes à la rencontre de l’Algérie de la fin du XIXe siècle.
Ce collectionneur attitré nous confie que sa passion pour ce genre de collection remonte à l’époque où il faisait ses études et travaillait en France. Nostalgie du pays oblige, il se lance dans l’achat de tableaux et de livres anciens sur l’histoire de l’Algérie, et ce, en fonction de ses moyens. Comme l’explique si bien le collectionneur, cette collection, réunie sur une période de près de 40 ans, offre aux visiteurs quelques chefs d’œuvres dignes des plus grands musées.
Pas moins d’une centaine d’œuvres orientalistes se donnent à découvrir avec beaucoup d’intérêt et de curiosité à la fois. De remarquables tableaux colorés renseignent sur une époque et un vécu donné. Ainsi, l’œil est attiré par cette remarquable peinture à l’huile sur toile intitulée Campement, aux environs de Biskra signée par l’un des fondateurs de la société des peintres orientalistes Maurice Bompard (1858-11936).
Si le peintre et graveur français Gabriel Decamp (1803-1860) est présent avec Café maure à Alger, l’artiste peintre paysagiste français Eugéne Deshayes (1862-1939) brille avec une petite huile sur carton intitulée Danseuses au clair de lune, et tant d’autres. Un petit tour d’horizon peut faire constater que cette collection de peinture regroupe toutes les régions de l’Algérie en partant par Alger, passant par la Kabylie avec une impressionnante toile de Louis Ferdinant Antoni (1872-1940) intitulée La dernière bataille de Jugurtha, peint en 1930.
Le Constantinois est omniprésent avec plusieurs vues de Constantine et de Skikda par les peintres, José Ortega (1880-1955), Maxime Noiré (1861-1927), Jules Rousset (1840-1921), Clément Marius Castelli (1870-1959). Pour sa part, le sud est représenté avec une vue imprenable de Paul Elie Dubois (1886- 1949), avec une toile du Hoggar et autres.
Dans cette considérable exposition, on retrouve également des œuvres, signées par des peintres de l’école d’Alger. Citons entre autres Mohamed Renem avec une miniature, gouache sur papier intitulée Voiliers, Corbeille de fruits, de Hocine Ziani. Certains tableaux sont, certes, signés par leurs auteurs mais sont dépourvus de titres, à l’image de Bayan Lazhari Hakkar, Zodmi, Abdelkader Guermez, Moussa Boudine, Mohamed Bouzid, Noureddine Chegrane, Moncef Guita, Ali Silem, A. Lalmi ou encore Reski Zérarti.
Le dernier volet de Trésors de la peinture orientaliste comporte l’exhibition de gravures originales appartenant au spécialiste de l’Algérie, l’archéologue et philologue français propose Adrien Berbrugger.
Cour de la grande mosquée, partie latérale-Bones, Femmes d’Alger, Terrasses d’Alger, Café du divan-Alger, Une rue à Alger, Cour d’entrée du palais du bey de Constantine et Fontaine de la grande mosquée d’Oran sont autant de gravures qui laissent beaucoup de place aux détails et à une époque révolue à jamais. C’est parce que cette exposition sur les trésors de la peinture orientaliste est riche en informations qu’une visite du côté de la galerie Mohmed Racim est recommandé aux intéressés.