Front contre la répression et pour les libertés : «Nous exigeons la libération des détenus»

13/03/2022 mis à jour: 02:59
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Créé le 5 mars courant, le Front contre la répression et pour les libertés a rendu public ses textes fondateurs et exigé dans le sillage la libération de tous les détenus d’opinion mis en prison depuis février 2019. 

Dénonçant «un véritable climat de terreur imposé dans le pays et engendrant des atteintes massives et systématiques aux droits humains», le Front contre la répression réclame «l’arrêt des poursuites judiciaires contre les militants, la réhabilitation pleine et entière des détenus, l’ouverture du champ médiatique à l’opposition politique et la libération de l’action politique organisée». 

Aussi, et dans le même contexte, ce Front, composé de partis politiques, d’organisations de défense des droits de l’homme, d’associations, de syndicatistes et de blogueurs, demande «la consécration de l’effectivité des libertés individuelles et collectives par l’abrogation de toutes les lois liberticides et de toutes les dispositions pénales contraires aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie, notamment les articles 87 bis et 144 du code pénal, qui visent à criminaliser l’action politique et militante, entraver la liberté de la presse, les libertés académiques et étouffer les contestations sociales». 
 

Pour ce Front, ces «revendications» constituent «les moyens primordiaux pour parvenir à asseoir l’alternative démocratique dans notre pays». «Notre démarche vise à organiser et animer un espace civique en faveur d’un mouvement d’opinion, qui concrétise par la mobilisation politique le droit légitime à une citoyenneté pleine et entière et à l’exercice de nos libertés démocratiques», souligne le Front dans sa charte fondatrice, considérant que l’ambition de ses fondateurs «est de rendre effectif et efficient le travail de synergie de toutes les forces vives du pays, qui s’inscrivent dans ces objectifs de combat démocratique». 
 

Le Front contre la répression assure qu’il demeure ouvert à «tous ceux qui veulent s’inscrire dans ce combat déterminant pour notre avenir». «Tout en garantissant l’implication de toutes les volontés citoyennes, nous nous engageons à consacrer la pratique démocratique à la fois dans l’organisation et dans le fonctionnement de cet espace, et à mener des actions par tous les moyens démocratiques que nous pensons nécessaires pour atteindre nos objectifs», précise-t-on encore, estimant que «cet espace civique met au cœur de l’exécution de son programme la collaboration de tous ses membres et la mutualisation de leurs compétences, ceci dans le respect de leurs opinions, de la collégialité et de l’autonomie de chaque partie engagée». «Les membres du Front, ajoute-t-on, ont un devoir de solidarité entre eux et de respect des décisions collectives librement prises dans le cadre établi ci-dessus ainsi que de l’éthique prônée dans la présente charte.» 

Le Front a mis en avant ce qu’il qualifie de «régression des libertés et de répression sans précédent qui visent à inhiber les luttes pour une démocratie fondée sur la liberté et l’égalité». S’élevant contre ce qu’il considère comme «des politiques antipopulaires menées au pas de charge», le Front contre la répression met en garde contre «une vaine tentative d’aller à contresens de l’histoire».

 Car, poursuit-on, «la soif de justice et les espérances pour l’avènement d’un Etat de droit, civil, social et démocratique, reposant sur les principes d’égalité et de liberté, demeurent vivaces au plus profond de la conscience des masses populaires». «Aucun Etat ni société ne peuvent, en effet, fonctionner durablement et efficacement sans que les institutions politiques n’incarnent les idéaux et objectifs ancrés dans les convictions de leurs citoyens», conclut-on.
 

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