L’Iran a condamné hier les frappes des Etats-Unis et du Royaume-Uni menées la veille sur des sites des rebelles houthis au Yémen, accusant Washington et Londres de «faire monter la tension et les crises» dans la région, rapporte l’AFP. Les Houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen, mènent depuis novembre des attaques contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden qu’ils estiment liés à Israël, disant agir en «solidarité» avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre à Ghaza.
Face à ces attaques, Washington, premier allié d’Israël, a mis en place en décembre une coalition multinationale afin de «protéger» le trafic maritime dans ces eaux stratégiques. Et depuis la mi-janvier, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené plusieurs frappes au Yémen contre les Houthis, qui ont désigné aussi les navires américains et britanniques comme «cibles légitimes» désormais.
Ni la coalition ni les frappes menées contre les Houthis au Yémen ne sont parvenus à stopper les attaques de ces rebelles yéménites proches de l’Iran. Samedi encore, Washington et Londres ont frappé des positions des Houthis au Yémen, en réponse à de nouvelles attaques des rebelles yéménites sur des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, a annoncé le ministère américain de la Défense. «Avec de telles attaques, l’Amérique et le Royaume-Uni cherchent à faire monter la tension et les crises dans la région, et à étendre le champ de la guerre et de l’instabilité», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué. «Ce type d’opération militaire arbitraire et agressive, hormis l’aggravation de l’insécurité et de l’instabilité dans la région, n’apportera rien à ces pays agresseurs», a-t-il ajouté.
Il a reproché à Washington et Londres de ne pas avoir «pris de mesures immédiates et efficaces» pour mettre fin à l’offensive militaire israélienne à Ghaza déclenchée le 7 octobre par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.
La République islamique d’Iran affirme qu’il est de son «devoir» de soutenir les groupes de ce qu’elle appelle «l’axe de la résistance» anti-israélienne et anti-occidentale dans la région, tels que le Hezbollah libanais, des milices irakiennes ou les Houthis.
Mais elle insiste sur le fait que ces groupes sont «indépendants» dans leurs décisions et leurs actions.