L’opposition entre syndicats et gouvernement s’est poursuivie hier en France, où d’importantes manifestations sont à nouveau attendues contre une impopulaire réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron.
Alors qu’un à deux millions de personnes avaient marché le 19 janvier lors du premier appel intersyndical à la grève, l’indice de mobilisation s’annonce à nouveau élevé contre la réforme, dont le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans constitue la mesure phare. Une source dans les services de renseignement s’attend à 1,2 million de manifestants au niveau national «en fourchette haute, dont 100 000 à Paris».
«Nous espérons être au moins autant» que le 19 janvier, a déclaré hier le secrétaire général du syndicat CGT, Philippe Martinez, sur les chaînes BFMTV et RMC. «Si la Première ministre n’a pas entendu le message, aujourd’hui on va le lui dire plus haut, plus fort et plus nombreux.»
Les premiers cortèges ont démarré dès 10h (9h GMT) à Arras (nord) ou Nice (sud). La grève est très suivie dans les transports, le trafic étant «très fortement perturbé», avec deux trains régionaux sur 10 et 25 à 30% des trains à grande vitesse selon les axes, selon la compagnie ferroviaire nationale SNCF.
Raffineries très mobilisées
Dans les aéroports, la grève des contrôleurs aériens provoque d’importants retards et perturbations. A Nice, 18 rotations sont annulées sur environ 90 prévues habituellement. Un vol sur cinq devait être annulé à Paris-Orly. La grève est très suivie, comme anticipé, dans les raffineries, en particulier celles du géant TotalEnergies qui comptent 75 à 100% de grévistes, a indiqué hier matin la CGT. Côté électricité, la CGT et le site internet de la société publique EDF rapportaient que les grévistes avaient occasionné dans la nuit de lundi à hier des baisses de production de «près de 3000 MW», soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires. Mais sans «aucun impact» pour les usagers, selon le syndicat FNME-CGT. Un préavis de grève national interprofessionnel a également été déposé pour l’ensemble de la Fonction publique, où la précédente journée d’action du 19 janvier avait mobilisé 28% de grévistes parmi les 2,5 millions agents de l’Etat, selon un chiffre du ministère. Dans les écoles, le ministère de l’Education nationale comptabilisait à la mi-journée 26,65% d’enseignants grévistes dans le primaire et 25,22% dans le secondaire, en recul par rapport au 19. Le SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, chiffre à 55% le nombre de professeurs des collèges et des lycées en grève.