Le militant était emprisonné depuis 40 ans pour complicité de meurtre et libérable depuis 1999. Le parquet a fait appel de cette décision.
La libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, militant propalestinien emprisonné depuis quarante ans, marque un tournant dans une affaire qui mêle justice, politique, et relations internationales. La décision du tribunal d'application des peines, annoncée ce vendredi 15 novembre, intervient après dix refus précédents et est immédiatement contestée par le parquet national antiterroriste (PNAT), qui a fait appel avec un effet suspensif.
Contexte judiciaire et politique
Condamné en 1986 à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans l'assassinat de deux diplomates (un Américain et un Israélien), Georges Abdallah était libérable depuis 1999. Malgré cela, toutes ses demandes avaient échoué, à l'exception d'une en 2013, bloquée par l'absence d'arrêté d'expulsion. La décision actuelle conditionne sa libération à son départ définitif de France, prévu à partir du 6 décembre 2024.
Réactions
Pour ses soutiens, Abdallah est un symbole du combat pour la Palestine et un "prisonnier politique". Ils dénoncent les pressions américaines et israéliennes qui auraient influencé les refus successifs de libération. Jean-Louis Chalanset, son avocat, célèbre cette décision comme une double victoire, juridique et politique.
Implications internationales
La libération conditionnelle soulève des enjeux diplomatiques, notamment en raison des tensions historiques liées au conflit israélo-palestinien et aux relations entre la France, les États-Unis, et Israël. L'appel du PNAT laisse cependant planer l'incertitude sur l'issue finale de cette affaire emblématique.
Cette décision relance également le débat sur l'indépendance judiciaire face aux pressions politiques dans des affaires à forte résonance internationale.