Le camp présidentiel en France, malgré son revers lors des récentes législatives anticipées, a réussi hier à garder la haute main sur six des huit commissions à l’Assemblée nationale, ce qui lui confère un poids important pour la suite de la législature, rapporte l’AFP.
La veille, la macroniste Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente de l’Assemblée nationale. Le camp du président Emmanuel Macron a perdu la majorité (relative) à l’Assemblée après des législatives anticipées qui ont divisé la chambre basse en trois blocs (gauche, centre et extrême droite), tous loin de la majorité absolue. La commission des Finances, elle, reste entre les mains d’Eric Coquerel, député du Nouveau Front populaire (NFP), coalition de gauche regroupant la gauche radicale, les socialistes, communistes et écologistes, arrivée en tête du scrutin du 7 juillet (193 députés sur 577). Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale) a promis de démissionner si E. Macron nommait un Premier ministre du NFP, poste que revendique la coalition de gauche qui ne parvient néanmoins toujours pas à s’entendre sur un nom.
Dans cette assemblée sans majorité absolue, l’heure est aux alliances mais personne n’a souhaité en conclure avec le Rassemblement national (RN). Pestant contre la mise à l’écart de sa formation, le député RN Jean-Philippe Tanguy, a qualifié les accords entre les macronistes et la Droite républicaine (47 députés) de «pacte de corruption». C’est d’ailleurs ce pacte qui a permis jeudi la reconduction de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée. Vendredi déjà, le parti d’extrême droite a été mis à l’écart lors de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale. Samedi, le NFP est parvenu à rafler 9 des 12 postes de secrétaires, s’assurant la majorité au sein de cette instance chargée notamment de décider des sanctions contre les députés.
Il y a deux ans, le camp présidentiel a concédé au RN deux vice-présidences, dans le souci d’une représentation équitable des groupes, comme le préconise le règlement de l’Assemblée. Cette fois-ci, le groupe Ensemble pour la République (EPR) présidé par le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a décidé lundi de ne mettre aucun bulletin «ni pour le RN, ni pour LFI», La France insoumise. Une entrée en piste qui laisse présager l’étroitesse du chemin pouvant conduire à la formation d’un gouvernement stable. La France est dirigée par un gouvernement démissionnaire, chargé des affaires courantes.