Foyer de diphtérie à Tamanrasset : Décès de ressortissants étrangers non vaccinés

01/08/2023 mis à jour: 04:48
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D’une vingtaine de cas enregistrés à Tamanrasset, à la fin de juin de l’année en cours, le nombre de cas de diphtérie a grimpé pour atteindre 67, majoritairement des enfants non vaccinés venus des pays limitrophes. 
 

Cette dangereuse infection respiratoire à déclaration obligatoire a malheureusement tué 13 personnes, jusqu’ici, dont des enfants mais aussi une femme algérienne, âgée de 36 ans, apprend-on de source médicale locale qui précise que le plus important foyer a été détecté à Tin Zaouatine, la ville frontalière avec le Mali, et à un degré moindre, à Tamanrasset, parmi la communauté étrangère des sans-papiers. 

Il faut savoir que cette grave maladie respiratoire attaque le système nerveux central, la gorge et d’autres organes et peut même entraîner la mort par asphyxie. Elle est provoquée par une bactérie productrice d’une toxine, qui se transmet (de 2 à 5 jours d’incubation) par le biais des sécrétions rhinopharyngées ou des plaies cutanées et très rarement par des objets souillés par des sécrétions de malades. 

A ce jour, nous précise-t-on, aucune campagne de sensibilisation sur cette infection très contagieuse n’a été lancée par les autorités sanitaires et nous n’avons pas pu savoir si des enquêtes sur l’étendue de ce foyer ont été menées. 

Nos interlocuteurs craignent, pour leur part, une propagation rapide et large de cette maladie qui met l’hôpital de Tamanrasset sous une forte pression. 

Le personnel médical, nous précise-t-on, peine déjà à faire face aux flux importants de patients atteints «d’autres maladies infectieuses menaçantes, le VIH ou encore le paludisme, mais aussi ceux souffrant de lourdes pathologies ou nécessitant des soins primaires. Les deux tiers de ces malades sont des migrants sans papiers». Depuis l’apparition de ce foyer de diphtérie, le ministère de la Santé n'a pas communiqué. 
 

Selon nos sources, aucune mesure de protection et de prévention contre cette infection n’a été prise en cette période où des familles du Nord-Mali et du Niger se déplacent vers la ville de Tamanrasset, à la recherche d’un climat plus frais. 

Pourtant, les autorités nigériennes avaient annoncé, en début de cette année, avoir enregistré 281 cas de diphtérie et 19 décès, alors qu’au Mali de nombreuses ONG sanitaires internationales avaient suspecté des foyers de cette infection au nord du pays, mais aucune enquête n’a pu être menée en raison de la situation sécuritaire qui prévaut sur place. Etant l’un des plus importants établissements de santé, l’hôpital de Tamanrasset subit, depuis quelques années, une très forte pression avec le flux de plus en plus important de cas infectieux. 

Il y a une année, Tamanrasset, la porte d’entrée des infections tropicales, a enregistré plus 808 cas de paludisme, un cas de poliomyélite et probablement d’autres maladies infectieuses qui nécessitent des moyens de diagnostics, cependant inexistants sur place. 

Cet établissement manque non seulement de moyens matériels, mais aussi de personnel médical spécialisé à même de faire face à ces menaces sanitaires. 

Nos interlocuteurs n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme sur les risques encourus aussi bien par le peu de professionnels de la santé exerçant dans des conditions extrêmement difficiles avec un risque assez élevé sur leur santé, mais aussi par la population locale exposée à toute sorte de menace sanitaire.
 

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