Alertée par l’état désastreux de la fourrière municipale de la ville d’El Khroub, dans la wilaya de Constantine, la section syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de la commune vient de lancer un cri d’alarme pour la troisième fois consécutive. Adressant des correspondances à destination du secrétaire général de la commune d’El Khroub, dont El Watan détient des copies, le syndicat exige une prise en charge urgente des revendications et des pétitions collectives des travailleurs.
Depuis 2021, le syndicat n’a cessé de souligner les conditions déplorables au sein de la fourrière à travers près de 30 rapports officiels, sans jamais recevoir de réponse concrète, selon les révélations de ses responsables. Ces derniers évoquent les coupures récurrentes d’électricité, l’absence totale d’éclairage depuis décembre 2022, et l’indigence en matériel informatique entravant considérablement le travail des agents. Contraints de se rendre au service des moyens généraux pour des tâches élémentaires, ces derniers se retrouvent exposés à des risques injustifiés et privés de protection juridique.
En plus des défaillances dénoncées, l’annexe couverte de la fourrière, située près du restaurant central, est quant à elle livrée à l’abandon, sans électricité, éclairage, ni même de gardiens, d’après les rapports rédigés par les membres du syndicat de l’UGTA de la commune d’El Khroub. Selon leurs déclarations, cette situation, qui perdure depuis sa construction, compromet gravement la sécurité des travailleurs et des biens de la commune, d’autant plus que des caméras de surveillance, pourtant budgétisées en 2018/2019, n’ont jamais été installées. «Les conditions sont désavantageuses, voire dangereuses pour les travailleurs, particulièrement face aux risques de vol au sein de la fourrière et des poursuites judiciaires qui en découleront», déplore un des employés.
Un site ne répondant pas aux normes
Enfin, les travailleurs sont obligés de copier les documents manuellement en raison de l’absence de matériel de bureau et de protection juridique pour se déplacer en dehors du site. La liste des revendications est longue. Le manque de personnel de sécurité est un autre sujet de préoccupation majeure.
Avec seulement trois agents, dont deux affectés durant la nuit et un le jour, la surveillance de la fourrière est largement insuffisante. Deux agents supplémentaires ayant été dirigés vers les écoles n’ont pas été remplacés, et la situation s’est encore dégradée. L’inadéquation des infrastructures est également pointée du doigt. La fourrière, selon les plaignants, ne répond pas aux normes techniques requises, avec une porte principale dégradée, un toit délabré et un panneau d’identification vétuste. Les risques d’incendie ne sont pas négligeables non plus, nécessitant un désherbage régulier du site.
Face à l’inertie des autorités communales, la section syndicale de l’UGTA d’El Khroub appelle à une modernisation urgente de la fourrière, en s’inspirant des modèles exemplaires des communes d’Oum El Bouaghi et Ouargla, le syndicat préconise l’installation d’un système numérique, de caméras de surveillance et d’un système de contrôle d’accès. Le syndicat a exhorté le secrétaire général de la commune d’El Khroub à étudier ces points et à prendre les mesures nécessaires pour les corriger.
«En tant que responsable de l’administration et de la coordination entre les services administratifs et techniques, le SG est de son devoir de veiller à la bonne gestion des biens de la commune, conformément à l’article 16 du statut des secrétaires généraux, qui stipule explicitement qu’ils sont chargés de garantir le suivi de la gestion, de la préservation et de l’entretien du patrimoine de la commune», a conclu un des travailleurs concernés.
Le silence des autorités municipales ne peut perdurer davantage, selon le syndicat de l’UGTA. La santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs de la fourrière d’El Khroub ne sauraient être négligés. Ce dernier soutient qu’il est temps d’agir pour que la fourrière municipale d’El Khroub cesse d’être un lieu de désolation et devienne un modèle de gestion responsable.