Former au mieux les médecins

10/01/2022 mis à jour: 17:42
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Le séminaire sur la modernisation du système de santé, qui vient de se tenir à Alger, a permis de raviver le débat institutionnel sur la nécessité de «réformer globalement et profondément» ce secteur névralgique. Parmi les axes de réflexion figurent, notamment, la gouvernance, le financement et la refonte de la formation médicale.

Au cœur des axes de réformes, une grande question s’impose : comment former au mieux les médecins ? Voici une question qui cristallise, depuis quelques années, la réflexion, tant au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur que du département de la Santé.

Tout d’abord, des experts plaident pour une expertise internationale dans la réforme de l’éducation médicale afin d’améliorer la qualité de la formation des futurs médecins. Pour cela, l’Algérie gagnerait beaucoup en sollicitant des organismes internationaux, qu’ils soient cubains, chinois, russes, allemands ou suisses, pour un soutien technique.

Les experts, qui soulignent qu’il n’existe pas de modèle de compétences parfait, mais des modèles différents et complémentaires, estiment que les règles, les contenus et les formats d’apprentissage doivent radicalement changer. Les spécialistes partagent le même constat : mauvaise répartition des tâches entre facultés et hôpitaux universitaires, des cursus trop scolaires, un accompagnement et un encadrement des étudiants insuffisants et une sous-utilisation des nouvelles technologies.

Certains proposent l’idée d’une réforme pilote, qui serait menée dans l’une de nos facultés de médecine, suite à laquelle un premier bilan sera évalué sur la base de la perception du niveau de préparation à l’activité clinique de la part des jeunes diplômés et des médecins chefs de service des hôpitaux, avant et après la réforme des études.

L’évaluation de la compétence prendra la forme d’un contrôle qualité ou d’audit. Si une telle réforme pilote aboutissait à des résultats probants, elle serait alors généralisée. La notion de compétence a changé au fil des années. Les institutions formatrices du monde entier ont dû et su s’adapter.

Les nouvelles façons de concevoir la compétence médicale ont ouvert la porte à de nouveaux formats pédagogiques dans l’enseignement. Les experts plaident pour la définition d’un nouveau référentiel en matière de compétences qu’un étudiant de médecine doit avoir développées à la fin de son cursus pour prendre en charge toutes les situations médicales courantes.

Ce référentiel doit décrire les compétences attendues des médecins pour répondre de façon efficace aux besoins de ceux qu’ils soignent. L’ensemble du curriculum doit être revu et modernisé, en mettant l’accent sur un enseignement plus interactif et plus pratique. Le travail de l’étudiant doit passer de la pure mémorisation à la démonstration d’habiletés cliniques.

Les méthodes d’évaluation doivent également évoluer. L’autre source d’inspiration souvent citée est celle des écoles de médecine anglo-saxonnes, qui réunissent hôpitaux et facultés sous une direction commune. Les facultés de médecine doivent, en effet, être étroitement liées aux hôpitaux. La réforme doit déployer un cadre juridique flexible, laissant aux facultés formatrices la liberté des moyens et des méthodes pour atteindre les objectifs pédagogiques.

 

 

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