L’aménagement des forêts récréatives dans la wilaya de Guelma, initié en 2020, peine à répondre aux attentes, malgré les efforts déployés pour offrir aux estivants des havres de paix et de fraîcheur.
Trois sites avaient été retenus, à savoir Aïn Safra dans la commune de Bendjerah, Djebel Arbia à Oued Zenati, et Khehila sur le site forestier de Beni Salah à Bouchegouf. Ces attributions, conformes au décret exécutif n° 06-368 du 19 octobre 2006, visaient à encadrer juridiquement l’utilisation des forêts récréatives et à définir les conditions de leur exploitation. Cependant, de nombreux visiteurs se sont heurtés à des portails fermés.
Un père de famille interrogé par El Watan, visiblement déçu, témoigne : «Je suis venu avec ma famille à Aïn Safra pour profiter de cette forêt récréative, mais le portail est fermé. C’est la troisième fois que je fais le déplacement, surtout en période de forte chaleur à Guelma.» Le site, pourtant aménagé et équipé pour les jeux, semble ne pas être pleinement opérationnel, comme l’a constaté El Watan lors d’une visite sur place. Mais pourquoi ces projets n’ont-ils pas atteint les objectifs escomptés, alors même que la demande des populations est indéniable, en témoigne l’affluence vers les forêts de la wilaya durant cette période estivale, particulièrement parmi ceux qui préfèrent éviter les plages surpeuplées du littoral ? Boubakar Ouadi, conservateur des forêts de la wilaya de Guelma, explique à El Watan : «Les projets d’aménagement des forêts récréatives lancés en 2020 ont progressé très timidement. Ces projets sont financés par les investisseurs eux-mêmes, conformément à un cahier des charges spécifique.
L’autorisation d’usage pour les forêts récréatives est accordée pour une durée maximale de vingt ans, renouvelable à la demande du bénéficiaire.» Et d’ajouter : «Lors de la dernière visite d’une commission habilitée, il a été constaté que certains projets étaient à l’arrêt. En conséquence, une décision de retrait des autorisations d’exploitation a été notifiée pour deux forêts, à savoir Djebel Arbia à Oued Zenati et Khehila à Beni Salah. En revanche, pour la forêt récréative de Aïn Safra, nous encourageons l’investisseur à persévérer au vu des efforts consentis.» Le conservateur précise également : «Un nouvel appel d’intérêt sera lancé pour ces sites attractifs, dont la superficie varie entre 5 et 15 hectares, comprenant des chênes zéens, des chênes-lièges, des eucalyptus, ainsi que d’autres essences comme le pin pignon.»
De nouveaux sites proposés
De nouveaux sites ont été proposés dans le cadre de cette stratégie d’exploitation des forêts, en accord avec la réglementation visant à préserver l’environnement.
Les investissements devront intégrer harmonieusement la nature, avec des aménagements en bois et un éclairage photovoltaïque, bannissant ainsi le béton. Le sens de cette offre de service, qui prône la tranquillité et le calme en forêt, a-t-il été compris par les investisseurs et les visiteurs ? «Les personnes qui viennent en forêt recherchent la sérénité. Les investisseurs doivent se conformer à cette exigence», souligne le conservateur.
Il convient de noter que la pandémie de Covid-19 a freiné ce type d’investissement, l’attribution de l’autorisation d’exploitation étant soumise à une redevance annuelle de 500 000 dinars, en plus des coûts d’aménagement de l’espace, avoisinant un million de dinars.
D’autres sites ont été proposés, en concertation avec la conservation des forêts, pour être attribués selon le même cadre juridique. Il s’agit de la forêt Errihame dans la commune de Belkheir, Hamadja dans la forêt de Houara, El Melaab à Guelaat Bousbaa, Bouarbid à Bouhamdan, et enfin Djebel Bouarbid sur la route de Ain Makhlouf, en passant par Ain Trab. Toutefois, le conservateur de la forêt a tenu à préciser que la concrétisation de ce projet global dépend d’une analyse nationale «visant à diagnostiquer le faible démarrage des investissements. L’attribution est par conséquent en stand- by».