Quelles que soient leurs divergences idéologiques sur les modèles à adopter, les experts du monde entier, y compris Loth Bonatero, sont formels sur ce point, «l’économie c’est de l’énergie transformée».
Autrement dit, on achète de l’énergie pour alimenter une usine qui fabrique quelque chose à partir de matières premières disponibles, le reste suit, bénéfices, emplois, croissance et développement. L’Algérie a de l’énergie, pas chère, a de la terre, 88 millions de bras et un Etat, vieille question, aussi vieille que le pays lui-même, pourquoi l’économie ne décolle-t-elle pas ?
L’année 2022 sera celle du décollage, a affirmé le Président en janvier, après que l’année 2021 fut celle des incarcérations en masse et 2020 celle de la fermeture du champ politique. A mi-mandat, deux ans et demi après son accession, le Président tiendra-t-il ses promesses ? Lenteurs, hésitations, bureaucratie, corruption et centralisation de la décision vont probablement avoir raison de son vœu pieux, l’Etat se croit fort alors qu’il est lourd, ce qui n’a rien à voir. En physique, la force est une action mécanique qui transforme l’objet sur lequel elle est appliquée en lui communiquant une accélération ou une déformation, transformation dans notre cas sur l’économie.
La lourdeur est toute autre, c’est pesant, ennuyant ou dérangeant, c’est une masse qui empêche un certain nombre de choses de circuler ou respirer. Si un poids lourd en boxe est bien redoutable, un sac de pommes de terre à 120 DA sur la tête l’assomme pourtant et si un poids lourd est aussi un véhicule routier de plus de 3,5 tonnes, il peut se renverser s’il est mal conduit. Pour dire qu’une économie en panne ce sont des pauvres en plus, des malades non soignés, des morts inutiles par sous-développement et des drames sociaux. Les experts du monde entier, y compris Loth Bonatero, sont d’accord au moins sur ce point, on ne mesure pas la grandeur d’un homme d’Etat au nombre de victimes qu’il a faites mais au nombre de vies qu’il a sauvées.