Les prix des fruits et légumes sont repartis à la hausse ces dernières semaines, au grand dam des ménages, notamment ceux ayant des revenus modestes. «Nous sommes épuisés, nous ne trouvons plus le meilleur moyen pour nous approvisionner en légumes», s’est désolé un retraité non sans dénoncer le mutisme des responsables devant cette flambée vertigineuse des produits de forte consommation.
«Qu’ils nous expliquent les raisons de cette situation intenable, qu’ils trouvent la solution idéale pour freiner cette folie, qu’ils nous viennent à la rescousse, nous sommes débordés au point de fuir nos familles !» a-t-il martelé en ajoutant : «nous avons travaillé, nous nous sommes sacrifiés pour servir notre pays et aujourd’hui nous refusons cet état de fait». En effet, le premier enseignement lors d’une tournée dans le marché populaire de «Graba», – qui se veut être le baromètre de la mercuriale –, est ce sentiment d’exaspération manifeste sur les visages des femmes et des hommes.
«J’ai le tournis ya waldi, je ne sais quoi acheter ! Tout a flambé ces derniers mois», nous a lancé une femme d’un certain âge en ajoutant : «De toute ma vie, je n’ai jamais vécu une pareille situation, on se rabattait toujours sur les produits de saison, mais ce n’est plus le cas : même eux n’ont pas été épargné par la hausse». En moins d’une semaine, la pomme de terre est passée de 60 DA à 100 DA et rien n’indique quand le pic sera atteint» a renchérit un jeune, stupéfait lui aussi devant les prix proposés.
Les fèves qui n’ont jamais dépassé le seuil des 40 DA/Kg sont cédés à 120 DA, les petits pois qui n’ont jamais franchi les 80 DA sont livrés à 250 DA, les oranges qui vendaient au niveau des 70 DA sont cédés à 160 DA ceci au moment où les prix des autres produits utiles comme l’oignon, la carotte, la laitue, les choux, la tomate et autres, ont enregistré eux aussi des augmentations considérables alors que pour les fruits comme les pommes, les kiwis sont devenus «des rêves» pour les ménages.
Enfin, pour les viandes, même si le prix du poulet a connu une légère baisse, il demeure toujours loin de la portée du consommateur alors que pour la viande rouge, son prix reste toujours inaccessible ! D’ailleurs, les retombées de ces prix sont devenues les sujets de discussion dans les esplanades de la ville où aucun n’a pu trouver une explication convaincante et rassurante. «On nous parle d’amélioration de production et même d’exportation alors que nous sommes assaillis par ces prix» s’est désolé un retraité de l’enseignement en concluant : «nous avons imaginé des situations difficiles mais jamais pareille à celle-là !».