On aurait pu se couvrir de regrets, après la course puis le finish de Djamel Sedjati promis par les spécialistes à la médaille d’or mais qui finira par arracher la médaille de bronze.
Au cours de cette épreuve lancée sur des bases du record du monde ( David Rudisha, kenya, 1:40 91, Londres 2012), Djamel Sedjati a trainé derrière le peloton pendant un tour, en s’étant laissé quelque peu enfermé, avant de tenter un retour parmi les meneurs de la course. A 200 mètres de l’arrivée, il s’était déplacé sur le couloir de droite pour mieux éviter la cohorte, remonter le train et utiliser un sprint appuyé dans le dernier cent mètres, comme il le faisait avec son style habituel. Mais le Kenyan Wanyonil emmanuel (1er au classement de l’IAAF ) et le Canadien Arop Marco n’ont rien laissé filtrer. Avec 1:41.19 pour le Kenyan et 1:41.20 pour le Canadien, le rythme était suffisamment relevé et l’avance acquise sur le reste de la meute pour ne permettre à personne de les inquiéter. Grâce à une allonge de jambe, Wanyonil s’est assuré l’or Tandis qu’à dix mètres de l’arrivée, Djamel Sedjati s’arrache pour gagner une place sur le podium (1:41.50) même s’il ne s’agissait pas du métal qu’il convoitait. Mais il nous le dira au terme de la course qu’il s’agissait pour lui de rester dans le rythme avec ses possibilités intrinsèques et assurer une troisième place synonyme de podium, que de se hasarder à user son énergie, avant le sprint final.
Dans la zone mixte, l’Algérien a paru détendu n’ayant pas trop à regretter une course qui s’est déroulée sur un rythme endiablé, sans doute selon lui : «La plus rapide dans l’histoire de l’épreuve des Jeux olympiques où cinq concurrents entraient dans le champ des 1’41s».
Pour la petite histoire, on avait cru un moment que l’athlète algérien avait été perturbé par une perquisition dans sa chambre, avant-hier soir, opérée par la brigade antidopage de la Gendarmerie française, perquisition qui s’est avérée sans résultat. Sedjati a balayé d’un revers de la main toute supposition ou arrière -pensée susceptible de faire douter sur les motivations qui ont guidé les enquêteurs en affirmant : «Je suis un athlète de haut niveau et qu’en tant que tel, je dois être prêt à accepter tout contrôle, fut-il inoppiné» et d’assurer que ces menées légales n’avaient eu aucun effet sur sa performance le jour de la course.
A 25 ans et disputant ses premiers Jeux olympiques, Djamel Sedjati est le chef de file d’une nouvelle génération de demi-fondistes algériens qui nous vaudront encore d’autres satisfactions à l’avenir.
De notre envoyé spécial, Omar Kharoum