Les soirées du 6e Festival international L’été en musique se sont poursuivies, vendredi, soir à Alger, avec trois prestations, conduites par les duos Abdou-Neyla, suivi de Wiwi Percu-DJ Hillel et enfin du chanteur et guitariste Djamel Laroussi, devant un public relativement nombreux.
Le public, constitué de familles et de jeunes, de l’hémicycle du Théâtre de verdure du Casif à Sidi Fredj, a eu droit à trois concerts dans différents genres de musique auxquels il a vite adhéré, cédant, dès le départ, au relâchement dans des atmosphères festives. Premier à monter sur scène, le duo Abdou-Neyla, un jeune chanteur-guitariste, à qui les connaisseurs en musique prédisent un bel avenir et sa femme Neyla, une chanteuse dotée d’une voix suave à la tessiture large, portée sur la musique électronique.
Soutenus par une orchestration préenregistrée, le jeune couple d’artistes, établi à Paris, a rendu parmi ses titres inscrits dans le genre mediterranean pop. Je suis là, au genre, chaâbi-cubain, Dellali et Bariz (Paris) deux pièces rendues dans une sorte de raï-pop en hommage à Cheikha Rimiti, pour clore leur prestation très applaudie par l’assistance avec On ira, une chanson dans le genre électro.
Le duo Abdou-Neyla compte déjà à son actif Partir loin, sorte de funky-rai, mêlé à la cadence dansante du berouali et trois clips, Rimiti, Like Me et On ira, avant de sortir En compagnie, intitulé d’un «mini-album EP» (Extended Play : enregistrement plus long qu’un single et plus court qu’un album), et un «Mixtape» de huit titres, en cours d’enregistrement.
Présente pour la troisième fois en Algérie, après les deux remarquables prestations qu’elle avait données à Constantine et à Annaba, la Tunisienne Wiwi Percu a enchanté l’assistance avec un spectacle-show, empreint d’improvisations rythmiques rendues dans une musicalité de grande créativité, exploitant intelligemment les mesures et les contretemps sur une panoplie de percussions, dont une paire de timbales.
Les envolées phrastiques de la grooveuse tunisienne, issue d’une famille de musiciens avec une mère percussionniste orientale, notamment, étaient soutenues par un enchaînement de tubes appartenant à de grands noms de la pop music, à l’instar de Bob Sinclar, David Guetta, les DJ, Bali, Mylo et l’Algérien Snake, ainsi que la grande Madonna, que le DJ Hillel, également «formateur avec une expérience de 30 années dans la discipline», a judicieusement alignés.
Le très attendu Djamel Laroussi est ensuite apparu sous les applaudissements et les cris de joie d’un public survolté, qui, d’entrée, a eu droit à une belle randonnée onirique à plusieurs stations à travers toutes les villes d’Algérie, sublimées dans Zina, Zina un des succès du guitariste-gaucher.
Accompagné par un sextuor de virtuoses, Djamel Laroussi a rendu une dizaine de pièces, authentiques dans leurs contenus, car renvoyant à des variations modales et rythmiques du terroir et ouvertes sur la modernité, au regard de la richesse de leurs partitions écrites dans des arrangements trempés dans les dissonances du jazz.
Dans son élan de grande générosité à vouloir donner du bonheur à un public amplement réceptif, qui a chanté avec lui, l’artiste a exprimé son talent d’interprète et de grand instrumentiste à travers les titres, Kama toudine, Laâfou, Kifach hilti, Daâni ya nadim, Ya Karimou ya Moulana, Hasna ya Leila, Hé lalla ya tougra et le légendaire Oh ya Djillali dawi hali, sur lesquels les musiciens se sont exprimés dans des solos endiablés.
La soirée s’est déroulée sous un éclairage de grands soirs, soumis aux nuances multicolores des filtres de gélatine et les ambiances lumineuses et décoratives des projections sur grands écrans, des artistes et des musiciens à l’œuvre, ainsi que le son lourd des enregistrements et des instruments soumis aux bons soins d’une équipe de techniciens professionnels. Prévues du 22 au 30 août au Théâtre de verdure du Casif à Sidi Fredj, les soirées du 6e Festival international L’été en musique sont organisées par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI).